À la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le président du Niger Mahamadou Issoufou a prononcé un plaidoyer pour le multilatéralisme tandis que son homologue rwandais Paul Kagame a souligné l’importance de la lutte contre le changement climatique, de l’égalité hommes-femmes et de la réduction des inégalités.
À la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le président du Niger Mahamadou Issoufou a prononcé un plaidoyer pour le multilatéralisme et a rendu hommage au secrétaire général Antonio Guterres pour ses efforts visant à réformer les Nations unies et à lutter efficacement contre le changement climatique.
En tant que président en exercice de la Cédéao [Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest], il a aussi rappelé les besoins de soutien des pays du Sahel dans leurs efforts pour lutter contre le terrorisme et la pauvreté. Et il a fait la description d’un monde tiraillé par de nouvelles tensions et de nouvelles inégalités : « La situation internationale est caractérisée par un début de retour à la course aux armements, les tensions commerciales, la montée du populisme et de la xénophobie, l’accroissement des inégalités, l’augmentation spectaculaire des flux migratoires, la propagation des menaces des organisations terroristes et criminelles, ainsi que les conséquences du changement climatique », a-t-il déclaré.
« Nous sommes dans un monde où, pendant que certains meurent d’obésité, d’autres meurent de faim. Nous sommes dans un monde où le nombre de réfugiés et de déplacés, chassés par la pauvreté, le climat et l’insécurité, est estimé à plus de 70 millions en 2018. Au Niger, nous en accueillons 300 000, a poursuivi Mahamadou Issoufou. Nous sommes dans un monde où le nombre de pauvres est estimé à 800 millions de personnes, pendant que les 1 % les plus riches ont profité deux fois plus de la croissance des revenus que les 50 %, les plus pauvres ».
Accueil de migrants au Rwanda
Le président rwandais Paul Kagame s’est également exprimé le 23 septembre après-midi devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Dans une allocution très courte de quelques minutes, il a souligné l’importance de la lutte contre le changement climatique, de l’égalité hommes-femmes et de la réduction des inégalités. Mais, avec une allusion aux manquements de la Libye, il a aussi évoqué son programme d’accueil d’anciens migrants détenus dans ce pays.
« Dans les semaines qui viennent, le Rwanda se prépare à recevoir et à protéger un certain nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile des camps de détention en Libye, a-t-il déclaré. Le soutien du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et de l’Union africaine est très apprécié. Nous appelons cet autre membre de l’ONU à faire respecter ses obligations légales dans un esprit de solidarité. Ce partenariat est le signe clair que nous pouvons coopérer pour trouver des réponses à des réponses complexes. L’Afrique elle-même est aussi une source de solutions ».
rfi