Lorsqu’elle poussa la porte d’un cabinet médical de l’Isère, le 16 juin 2015, affaiblie par une fatigue persistante et souffrant d’hypotension, Myriam, une patiente revêtue d’un hijab rose fuschia, n’imaginait pas une seule seconde qu’elle serait victime d’une discrimination religieuse odieuse de la part de celle qui était censée être à son écoute et soulager ses maux : le docteur L., une femme médecin généraliste qui, emportée par son aversion pour le voile, piétina rageusement le serment d’Hippocrate !
C’est sur notre site que cette mère de famille, profondément meurtrie, s’était livrée à cœur ouvert en septembre et octobre 2016, relatant une consultation en tout point ahurissante, dont elle avait pressenti dès les premiers instants, après avoir croisé le regard réprobateur du docteur L. dans la salle d’attente, qu’elle ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices. Elle était loin, toutefois, de penser que l’impensable se produirait !
Hantée par l’ostracisme inqualifiable qu’elle avait subi plusieurs mois auparavant et par les paroles mortifiantes et tout aussi inacceptables – « Je n’aime pas les femmes voilées, je n’aime pas les musulmans, je ne veux pas de femmes voilées en France. Sortez maintenant ! » – éructées par une femme en blouse blanche indigne de sa fonction, Myriam accueillait alors avec une satisfaction d’autant plus grande l’arbitrage en sa faveur de la Commission de discipline du Conseil de l’ordre des médecins de Rhône-Alpes.