PDCI et RDR, UNE ALLIANCE NATURELLE ET SALUTAIRE POUR LA COTE D’IVOIRE !


Opinion par JOHN Michael


Loin des tintamarres de la presse, et de certaines chapelles politiciennes mal informées et mal renseignées, la solidité de l’alliance entre le PDCI et le RDR au sein du RHDP est une réalité. Ce n’est pas seulement une alliance de circonstance, une alliance de politiciens sans scrupules et sans vision. La culture, l’esprit d’engagement, le  courage  devant l’adversité, la foi inébranlable au Destin, de restent des valeurs ancrées en ceux qui ont créé, porté, défendu et enrichi le PDCI et  son fondateur

Ce sont les mêmes valeurs qui ont fondé le RDR.  La coalition PDCI et RDR est une affaire de famille où les rôles sont bien repartis, complémentaires, et indispensables à la survie de la famille.

Culturellement, sociologiquement et historiquement, ceux qui ont créé le PDCI et le RDR ont toujours été des voisins territoriaux, exercé des professions et  qui travaillent au quotidien main dans la main. Ils se sont aussi porté secours mutuellement quand le danger commun les menaçait. La naissance, la vie familiale, professionnelle, la carrière, le parcours politique et la mort du premier président de la Côte d’Ivoire S.E.M FELIX HOUPHOUËT Boigny en sont l’illustration la plus parfaite.

Ce n’est pas par hasard, que quand son régime a vacillé en 1990, le Président Félix HOUPHOUËT Boigny a fait appel au Dr. Alassane OUATTARA. Ce n’est pas par hasard que S.E.M Henri KONAN Bédié, entre les deux tours des élections présidentielles de 2011 a réuni toutes les têtes couronnées du pays Baoulé pour leur demander solennellement de voter pour Alassane OUATTARA. Ce n’est pas par hasard que le Président de la République Alassane  OUATTARA se déplace à Daoukro pour consulter S.E.M  Henri KONAN Bédié, avant la prise de toutes les grandes décisions relatives à la vie de la Nation.  Ce n’est pas par hasard que les deux géants de la politique ivoirienne se sont accordés à doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle constitution, qui scelle pour longtemps encore, et pour plusieurs générations cette alliance stratégique, gage de la stabilité du pays d’HOUPHOUËT Boigny.

Mais malheureusement, très peu de politiciens de part et d’autre l’ont compris, ou refusent de tenir compte de la nouvelle constitution ivoirienne. D’où ce débat nauséabond à deux têtes : ‘‘L’alternance’’ et ‘‘où est ma place ?’’ On parle ainsi et ouvertement de ‘‘Notre tour est arrivé’’ et ‘‘ A quand mon tour ?’’

Mais avec la nouvelle constitution, il n’ya pas de place pour ‘‘ Notre tour est arrivé’’ et ‘‘ où est ma place ?’’ Un pays  n’est ni la propriété d’un parti politique, ni l’héritage d’un individu fut-il, un ‘‘ Sauveur providentiel’’.  Aucun pays ne peut appartenir à un parti politique car il ne représente en tout état de cause qu’un échantillon de la population entière. Il en est de même pour un ‘‘ Sauveur providentiel’’, qui ne peut être que le sauveur d’une partie de celle-ci.

Le PDCI et RDR ne peuvent en aucun cas divorcer durablement car ces entités politiques, nourries de la même idéologie politique paternelle, doivent leur union au Père de la nation. Leur père vénéré.

Cependant, comment comprendre que des personnalités supposées connaître et comprendre les tenants et aboutissants d’une telle alliance puissent faire des déclarations à l’emporte-pièce et écrivent n’importe quoi. Tel ce journaliste émérite, parachuté comme PCA d’une grosse entreprise d’Etat qui écrit : « Il faut se mettre, sans répit, résolument au travail. Le PDCI ne sera respecté et même craint par ses alliés et par ses adversaires que s’il est fort, bien organisé et incontournable. »

 

Ou cette autre personnalité du RDR qui, sans diplomatie et sans vérifier auprès de qui de droit, s’offusque d’une déclaration du Président Bédié qui aurait affirmé à un journaliste que son parti choisira le candidat du RHDP au sein du PDCI. Un point, un trait.

Ou encore cette personnalité devenue PDCI, après avoir battu campagne au nom du RDR, dans un fief RDR, sans vergogne qui déclare ‘‘ en 2020, le PDCI aura son candidat PIAN’’.

On se comporte ainsi, de part et d’autre, comme si la nouvelle constitution n’existait pas.  Car avec la nouvelle constitution, il n’y a pas un candidat aux élections présidentielles. Il y en a deux : un Président et un Vice-Président qui sont sur le même bulletin.

Dans cette perspective inévitable, inéluctable et incontournable, comment peut-on proclamer haut et fort, sur tous les toits, de tel propos ‘‘ C’est le tour de mon parti ?’’.

Ceci n’est possible qu’à la seule condition que ce parti décide de présenter les deux candidats présidentiels, le Président et le Vice -Président, uniquement en son sein. Cela suppose aussi que ce parti n’est pas ou n’est plus en alliance avec un autre parti. Car il est difficile d’admettre que deux partis alliés, dans le même gouvernement, aillent  en rangs dispersés aux élections présidentielles au moment où les deux sont et demeurent comptables des dix ans de gestion du Président OUATTARA. Comment vont-ils battre leur campagne ? Avec quels arguments ? Et avec qui ?

Ce serait comme un car sans chauffeur et sans freins dévalant une montagne vers un marché à vive à allure. Mais, est-on sûr que, ses passagers, c’est-à-dire, les cadres, les ministres, et opérateurs économiques assis confortablement  soient prêts à aller au suicide ?  Pareil pour l’histoire de ce copilote qui dit au pilote après avoir volé assez longtemps avec lui, et en plein vol qu’avec ou sans lui, il peut voler seul. Et il ajoute en plus qu’il n’a ni besoin de mécanicien, ni d’hôtesses pour réaliser un bon vol, et encore moins d’aiguilleurs du ciel pour atterrir dans de très bonnes conditions. Franchement et honnêtement dans ce cas d’espèce, la survie des passagers et des habitants au sol dépend de qui ?  Du copilote ou du commandant de bord ?

 

Or il est de notoriété publique que c’est de façon générale et récurrente que le Président Alassane OUATTARA tente après un décollage réussi depuis 2011, d’atterrir dans les meilleures conditions en 2020 avec son copilote et les autres membres de l’équipage au sol. En fin stratège, en pilote chevronné et en homme de foi, il sait que, au cours d’un vol, les turbulences sont normales et inévitables car nul ne maîtrise la nature et encore moins le destin.

La chance de notre pays, c’est d’avoir comme commandant de bord, un homme pondéré, respectueux de la parole donnée, visionnaire et courageux. Mais c’est aussi et surtout un homme sans complexe, qu’on ne peut intimider. Il est insensible au chantage. Il sait parfaitement les rapports de force qui gouvernent aussi bien la Côte d’Ivoire que le reste du monde.

Il en est de même pour le Président Bédié qui refuse obstinément de céder à la surenchère politique. Il sait que derrière les gesticulations, et les vociférations des politiciens, quand la réalité apparaît, on n’entend plus rien et on ne voit plus rien. On est seul face à son destin.

Ce qui me parait souvent curieux, dans le milieu politique ivoirien, c’est que chacun croit que c’est lui qui a tout fait. Et les autres, rien, absolument rien. Ainsi certaines chapelles affirment ouvertement que sans elles, ADO ne serait pas là où il est.

Mais voyons la réalité. Il ya trois certitudes dont personne ne peut lier l’évidence historique, et quatre choses fondamentales sans lesquelles la souffrance de notre pays aurait perduré.

 

  • Les élections démocratiques n’ont pas permis automatiquement l’ascension du Président au Pouvoir. Gagner les élections, et exercer le pouvoir sont deux choses différentes.
  • L’usage d’une seule force, n’a pas suffi à donner le Pouvoir d’Etat et le Palais présidentiel à ADO. Il a fallu une combinaison de forces militaires, et de moyens aériens hors de notre portée.
  • Enfin, il a fallu des milliers de morts dont l’écrasante majorité se compte parmi les parents, et les admirateurs d’ADO et ADO seul. Cette image est permanente chez lui. Que faire ? et comment faire pour toutes ces innocentes victimes ? Il est le seul à porter ce fardeau qu’il ne pourra jamais oublier. C’est un devoir pour lui, et un droit pour ceux qui sont morts à cause de lui.

 

En outre l’équation personnelle d’ADO, a permis en notre connaissance, pour la première fois dans l’histoire politique contemporaine :

  • l’octroi à un opposant, dans la capitale de son pays, d’un territoire protégé par l’ONU ;
  • La défiance des autorités diplomatique en poste, pour aller présenter leurs civilités à un homme politique non encore installé dans son Palais et confiné dans un hôtel assiégé par les forces gouvernementales ;

 

  • La production et la diffusion d’un programme de radio télé autonome, continu à partir d’une chambre d’hôtel ;
  • la fermeture de toutes les banques commerciales et toutes les institutions financières, les ports et aéroport d’un pays comme la Côte d’Ivoire, le deuxième poumon économique de l’Afrique de l’Ouest.
  • et enfin la possibilité pour les personnalités confinées à l’hôtel de voyager dans le monde pour répondre aux obligations internationales.

 

 

Ces cinq (05) mesures prises et inspirées par ADO, ont en grande partie accéléré la déconfiture et la défaite totale du régime de Monsieur Laurent GBAGBO.

Mais jamais, au grand jamais, on a entendu ADO dire, aussi bien en privé qu’en public, que c’est grâce à lui que ceci ou cela a été fait. Jamais il n’a revendiqué pour lui, ou pour son camp la paternité de l’avènement du RHDP au pouvoir. Bien au contraire il affirme mordicus, qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle et que le RHDP aura son candidat en 2020. Ensuite il a fait voter une nouvelle constitution et nommé un Vice- Président pour donner corps à cette vision partagée avec son aîné Aimé Henri Konan BEDIÉ.

Alors où est le problème ? Avec un parti unifié ou pas, ou avec l’actuelle coalition au Pouvoir trois attitudes sont incontournables :

(1) chaque membre du RHDP aura son mot à dire sur le choix des deux candidats RHDP à la Présidence et à la Vice- Présidence

(2) les deux partis qui auront été choisis pour présenter les deux candidats devront solliciter non seulement le soutien des instances des autres partis, mais aussi l’adhésion effective des militants de tous les partis à la base.

(3) les partis n’accepteront pas n’importe quel candidat, surtout ceux qui ont combattu ouvertement l’esprit et la lettre des fondements du RHDP. Le RDR par exemple n’accepterait pas un candidat ouvertement ivoiritaire. Les autres membres de la coalition n’accepteraient plus d’être marginalisés. Le PDCI souhaiterait vivement conduire la tête de la liste du RHDP comme l’UDPCI. Donc il sera obligé de donner des assurances à ces alliés. Ce que ses alliés attendent de pied ferme. On dirait à Boribana Premier GAOU n’est pas GAOU.

 

Donc le débat actuel autour de “c’est notre tour” et “où est ma place” n’est pas le vrai débat. Le vrai débat doit être autour des huit questions suivantes :

… (1) Quels sont ceux qui ont le profil de Président et Vice-Président ? …(2) Comment choisir ces deux candidats. (3) A quel moment faut-il choisir ces deux candidats ? (4) Qui sera le prochain Chef de gouvernement ? (5) Quels seront les rôles de HENRI KONAN BEDIÉ et ALASSANE OUATTARA ? (6) Quel est le programme commun de gouvernement ? (7) Comment faire fonctionner le RHDP ? (8) Quel mécanisme de résolution des conflits à l’intérieur du RHDP ? Chaque parti doit à l’intérieur de ses instances statutaires  répondre à ces questions fondamentales.

En attendant de répondre à ces huit questions fondamentales, voyons ce qui est reproché  au Président Ado, depuis qu’il est au pouvoir d’Etat avec cette alliance PDCI-RDR.

Très souvent, on nous rabâche les oreilles pour dire que ceux qui s’opposent au Président ADO, aussi bien à l’intérieur du RHDP qu’à l’extérieur, sont frustrés. Ils n’ont pas eu les récompenses auxquelles ils s’attendaient après avoir perdu leurs emplois, biens et leurs parents, ou après avoir apporté leur appui politique au Président ADO. C’est certainement vrai dans certains cas. Mais ne s’est-on jamais demandé si ADO lui-même avait aussi des raisons d’être frustré ?

Quand ils n’évoquent pas leurs frustrations, ils disent que le Président n’a pas réussi la réconciliation ! Ou alors, on dit simplement le Président ADO ne nomme que ses parents !

Pourtant sur ces trois paramètres, la frustration, la réconciliation et le partage des postes, le bilan du Président est assez éloquent.

Sur le premier point, c’est-à-dire la frustration, quel homme politique a été aussi martyrisé et frustré que Alassane OUATTARA ?

Sur qui, on a déversé autant de tonnes de mensonges, de calomnies et de propos malsains pendant plusieurs années ?

Quel homme politique ivoirien a eu sa résidence d’un coût de plusieurs milliards rasée complément, du jour au lendemain ?

Quel homme politique a vu sa mère interrogée sur son intimité d’épouse et de mère durant des heures ?

Quel homme politique a eu sa mère ensevelie, et déterrée quelques jours après ? Quel homme politique a eu, autant de proches collaborateurs exilés et assassinés ?

La frustration est le lot des hommes politiques.

Ainsi Mabri Toikeuse, lui aussi peut se dire frustré. Car pendant la crise militaro-civile, il a pris beaucoup  de risques. Et après cette crise, il a continué, et continue encore à avaler des frustrations. Mais il est resté digne et rivé à l’unité du RHDP. Il en est de même pour le Président Henri KONAN Bédié, qui  lui aussi a été plusieurs fois frustré : Evincé du gouvernement, coup d’Etat, et exil intérieur et extérieur, ingratitude de ses proches et intimes collaborateurs !

 

Toutes ces réalités politiques lient les deux hommes, animateurs principaux du PDCI et du RDR. C’est à juste titre que pour la réconciliation, Alassane et Bédié auront tout fait pour donner l’exemple aux ivoiriens : L’exemple du dépassement des frustrations et avec une démarche méthodologique vers la réconciliation. Les deux ont demandé publiquement pardon aux ivoiriens. Et Ado a refusé catégoriquement de faire transférer Mme Gbagbo à la CPI (Cour Pénale Internationale) contre l’avis de cette institution et surtout des nombreuses victimes ivoiriennes. Qu’ont fait les autres ? Surtout ceux qui proclament que la réconciliation n’a pas eu lieu. Car la réconciliation ne sera jamais une démarche unilatérale, ni imposée par la force. C’est toujours une démarche consensuelle faite de concessions de part et d’autres.

Quant aux nominations, elles sont faites pour les grands postes par le Président ADO, en accord avec son ainé Henri KONAN Bédié. Il suffit de regarder les institutions de la République, pour s’en convaincre.

C’est pourquoi, en un mot comme en cent  on peut affirmer que le divorce PDCI-RDR est impensable et impossible pour tous ceux qui souhaitent pour la Côte d’Ivoire, la paix, la sécurité et le développement.

Par John Michael,

Politologue et consultant à

CAP Alif, un Think Tank indépendant, basé à Abidjan Deux Plateaux.