Peur d’une nouvelle grossesse après la perte d’un bébé

Comment annoncer une fausse couche à son enfant ?

« Les enfants sont dans la vie et obligent les parents à être dans le quotidien. Ils représentent en quelque sorte le soleil dans ce moment d’ombre et aident les adultes à avancer vaille que vaille », observe Nathalie Lancelin-Huin. Pour autant, on a tendance à minimiser l’impact que cette perte de grossesse peut avoir sur les petits. Ces derniers sont très instinctifs et ressentent la tristesse des parents. Ils peuvent se faire discrets, ou au contraire, manifester la tension qu’ils perçoivent en faisant du bruit pour se faire remarquer. Quel que soit leur âge, « il faut dire les choses sur ce que l’on vit, avec des mots qu’ils peuvent comprendre : « Maman est triste parce qu’elle avait un bébé dans le ventre et ce bébé n’est plus dans son ventre ». Cette courte explication permettra à l’enfant de mieux comprendre le changement d’attitude de ses parents, sans penser qu’ils sont tristes à cause de lui, ou parce qu’il n’aurait pas été sage par exemple. Rappelons qu’en début de grossesse, certains enfants ne sont pas encore au courant que leur maman était enceinte ce qui peut compliquer, d’avoir à annoncer la grossesse en même que sa fin. Il y a d’autres contextes singuliers de grossesses interrompues. On a pu voir par exemple un enfant culpabiliser parce qu’il rêvait d’avoir un petit frère (lui qui n’a que des petites sœurs). La maman attendait bien une autre fille, qu’elle a malheureusement perdue. Dans une telle situation, l’aîné doit comprendre qu’il a tout à fait le droit de désirer un frère (et même d’en avoir marre de ses petites sœurs). On peut lui dire que « cela doit être compliqué dans son petit cœur », mais qu’il n’y est pour rien : il n’a, en aucun cas, le pouvoir « de vie ou de mort à cet endroit », précise la psychologue. Enfin, des livres adaptés aux tous-petits sur le thème des grossesses sont parfaits pour aborder le sujet simplement avec son enfant. Cela permettra à ce dernier d’y projeter son imaginaire, ses émotions et ses questions.

Par Sidibé Ramatou