Peut-on attraper la varicelle deux fois ?

«T’as déjà eu la varicelle? C’est bon alors, tu ne peux plus l’attraper!» Sur ces mots, vous voilà engagé à baby-sitter un enfant contaminé. «Tu comprends, moi je n’ai jamais eu la varicelle, ça pourrait être dangereux à mon âge»… Qui n’a jamais entendu ces phrases? La varicelle est en effet une maladie qu’on ne peut attraper qu’une fois… Ou presque. Dans certains cas, il est possible d’être infecté une deuxième fois.

Après leur première varicelle, la plupart des gens développe une immunité à la maladie. Des anticorps se forment et détruisent le virus s’il revient. Mais si l’on a contracté la varicelle avant l’âge de 6 mois, il est possible de la ré-attraper une nouvelle fois. «On estime que jusqu’à 6 mois environ, les anticorps de la mère circulent encore dans le sang du bébé. De ce fait, ce sont eux qui se chargent d’éliminer le virus, et les enfants ne développent pas complètement leurs propres anticorps et donc leur immunité», explique le Dr Élise Launay, pédiatre infectiologue au CHU de Nantes.

Les personnes dont le système immunitaire est fragilisé doivent également être sur leurs gardes. En font partie les patients sous traitement immunosuppresseur comme les patients greffés, ceux qui sont atteints d’une maladie auto-immune comme le lupus ou la maladie de Crohn, ceux dont l’immunité est affaiblie par la chimiothérapie, par le VIH, etc. «Les personnes immunodéprimées peuvent contracter des varicelles très sévères, associées à des défaillances d’organes comme la pneumonie ou l’hépatite. Il faut faire très attention au contact avec de jeunes enfants, et on conseille à l’entourage de se vacciner s’ils n’ont jamais fait de varicelle», avertit le Dr Launay.

Le zona, affection causée par le virus de la varicelle

L’adulte sain a donc très peu de chances de contracter la varicelle deux fois. Mais le virus à son origine, le varicella-zoster Virus, pourra cependant vous rendre malade d’une autre façon. En effet, «la varicelle fait partie des herpèsvirus. Comme l’herpès, le virus de la varicelle s’endort mais reste présent à vie dans notre corps», explique la pédiatre. Le virus se loge dans les tissus nerveux et notamment dans les ganglions. «Quand l’immunité baisse, à cause de la fatigue, du stress, chez les personnes âgées ou immunodéprimées, ce virus peut se réactiver», détaille-t-elle. Cela entraîne alors un zona, une éruption cutanée présentant les mêmes boutons que la varicelle. La différence? Comme son nom l’indique, le zona ne touche qu’une zone de peau spécifique: l’endroit correspondant au territoire d’innervation des ganglions touchés. «En fait, le virus ne peut plus passer dans le sang à cause des anticorps qui y circulent. Il passe donc par les nerfs», indique-t-elle.

Le zona se signale souvent par l’apparition de la douleur avant même que l’éruption n’apparaisse. «Ce sont comme des décharges électriques très invalidantes», explique le Dr Launay, «on le traite d’ailleurs plutôt à l’aide d’antidouleurs». Des douleurs qu’on appelle «post-zostériennes» peuvent persister pendant des semaines, même si l’éruption a disparu. Comme l’herpès, il est possible de contracter plusieurs zonas, dès lors que le système immunitaire est affaibli. L’affection est contagieuse et peut provoquer la varicelle chez ceux qui entrent en contact avec les vésicules. Mais le risque de contagion est beaucoup moins important qu’avec la varicelle.

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