Bien que le Coran accorde aux esclaves une condition différente que celle qui leur était accordée avant lui chez les Grecs et les Romains5,6, prévoyant une possibilité d’affranchissement systématique en cas de conversion à l’islam et de maternité pour les esclaves sexuelles[réf. nécessaire]7, le statut juridique de l’esclave est le même : propriété de son maître vendable sur des marchés aux esclaves). Il ne l’interdit pourtant pas formellement et en légalise dans les faits la pratique. Pour l’anthropologue Malek Chebel, « le livre fondateur de l’islam évoque l’esclavage dans pas moins de 25 versets sans le condamner formellement et que l’abolition relève de la seule initiative personnelle du maître. l’Islam légalise en fait la pratique, en vigueur à l’époque en Arabie comme ailleurs8,9.
Néanmoins, le texte coranique participe à une diminution, dans la continuité du christianisme, de l’importance de l’institution servile10. Des compagnons de Mahomet ont rapporté ces paroles : qu’aurait prononcées Mahomet :« Je serai l’adversaire de trois catégories de personnes le Jour du Jugement. Et parmi ces trois catégories, il cita celui qui asservit un homme libre, puis le vend et récolte cet argent »11 ref insuffisantes. Pour autant, selon l‘Encyclopédie de l’Islam, « Le Coran considère comme conforme à l’ordre des choses établi par Dieu cette discrimination entre les humains »10.
Le texte coranique atteste de possession d’esclaves par Mahomet et de possibilité de relations sexuelles avec elles : « ô Prophète ! Nous t’avons rendue licites tes épouses à qui tu as donné leur mahr (dot), ce que tu as possédé légalement parmi les captives [ou esclaves] qu’Allah t’a destinées […] »12.
Le Coran prône pour autant l’affranchissement comme action méritoire et la générosité envers l’esclave -« Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d’affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux » (Coran, sourate 24,verset 33)- malgré une inégalité : « Ô vous qui croyez ! La loi du Talion vous est prescrite en cas de meurtre : l’homme libre pour l’homme libre, l’esclave pour l’esclave, la femme pour la femme (…) » (Coran, sourate 2:178). Plusieurs versets entérinent au demeurant l’infériorité de l’esclave par rapport à son maître »13. Il faut noter que la sourate 24,verset 33 conditionne l’affranchissement par la reconnaissance par le maître du bien en l’esclave.
Selon le chercheur musulman et apologète Hammidulah, le Coran est un livre religieux établissant un plan d’État et privé d’affranchissement systématique et progressif des esclaves14, tel que l’allocation d’une part du budget de l’État pour l’émancipation15,16,17,18.
- « À l’exception des hommes chastes (29), qui n’ont de rapports qu’avec leurs épouses et avec leurs esclaves [ou captives de guerre], ils ne sont donc pas blâmables (30), tandis que ceux qui en convoitent d’autres sont transgresseurs (31) » (Coran, sourate 70:29-31).
- « Dieu favorise de ses dons certains plus que d’autres. Mais les favorisés ne donnent pas de Nos dons à leurs esclaves pour égaliser les parts. Est-ce qu’ils ne nient pas là les bienfaits de Dieu ? » (Coran, sourate 16:71).