Les dirigeants de la Chine et des pays africains se sont une fois de plus rassemblés afin d’explorer de nouvelles opportunités de coopération mutuellement bénéfique et de redynamiser les plans visant à la construction conjointe d’un avenir meilleur.
Le président chinois Xi Jinping a exposé les grandes lignes du projet lundi, lors de la cérémonie d’ouverture du sommet de Beijing 2018 du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), marquant un nouveau départ pour l’engagement amical entre le plus grand pays en développement et un continent prometteur.
Les dirigeants africains ont annoncé qu’ils aligneraient les stratégies de développement de leurs pays avec l’initiative « la Ceinture et la Route » proposée par la Chine afin de renforcer la synergie du développement, promouvoir la coopération mutuellement bénéfique et construire un partenariat plus étroit avec la Chine sur la base de l’égalité et du respect mutuel.
DE GRANDES ATTENTES
Le FCSA a offert une plateforme de renforcement du partenariat sino-africain au cours des 18 dernières années, qui débouchera sur des relations plus étroites et davantage de réalisations, ont indiqué les dirigeants africains lors du dialogue de haut niveau entre les dirigeants et représentants commerciaux chinois et africains, tenu en marge du sommet.
Le sommet de Beijing « reflète la nature unique et stratégique de notre partenariat », a déclaré lors du Dialogue le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a co-présidé le sommet de deux jours du FCSA avec le président chinois Xi Jinping.
Le partenariat Afrique-Chine « facilite la réalisation des aspirations au développement de l’Afrique telles qu’elles sont présentées dans l’Agenda 2063, par une collaboration pragmatique en vue d’une coopération mutuellement bénéfique », a-t-il ajouté.
« Je suis convaincu que le FCSA a fait franchir un palier au partenariat stratégique », a assuré M. Ramaphosa.
S’exprimant au nom des dirigeants des pays d’Afrique du Nord, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a fait remarquer que la Chine et l’Afrique bénéficiaient d’une coopération saine en matière de commerce.
La Chine a lancé l’initiative « la Ceinture et la Route », un projet important, tandis que la Zone de libre-échange continentale africaine prend forme peu à peu et que les pays africains progressent dans la recherche de voies de développement adaptées à leur situation nationale, s’est réjoui le président mauritanien.
Cette évolution contribuera à renforcer la coopération de la Chine avec les pays d’Afrique du Nord et d’autres pays africains en matière de commerce et d’investissement, a ajouté le chef de l’Etat mauritanien.
La Chine soutient les pays africains dans la construction conjointe de la Ceinture et la Route pour partager ses bénéfices réciproques, a indiqué le président Xi lors du dialogue.
Dans son discours inaugural, M. Xi a indiqué que la Chine était disposée à renforcer la coopération globale avec les pays africains afin de construire une voie de développement de haute qualité, adaptée aux conditions nationales individuelles, inclusive et bénéfique à tous.
DES PARTENAIRES EGAUX
Depuis l’établissement du FCSA en 2000, la Chine et plusieurs pays africains développent leurs relations sur la base de l’égalité et du respect mutuel. Le sommet de cette année est le troisième en son genre dans l’histoire du FCSA, les deux précédents ayant été organisées à Beijing en 2006 et à Johannesburg en 2015.
Lors de la cérémonie d’ouverture du sommet de cette année, le président Xi a signalé que la Chine suivait l’approche dite des « cinq nons » dans ses relations avec les pays africains : non-ingérence dans les voies de développement des pays, non-ingérence dans leurs affaires intérieures, non-imposition de la volonté chinoise, non-imposition de contreparties politique en échange de l’assistance, et non-recherche de gains politiques dans les investissements et la coopération financière.
« La Chine a pour principes de donner plus et prendre moins, donner avant de recevoir et donner sans rien demander en retour », a assuré M. Xi.
Le président rwandais Paul Kagame, qui assume la présidence tournante de l’Union africaine, a indiqué que l’engagement de la Chine en Afrique était « profondément transformationnel sur le plan intérieur comme dans le respect de la position globale de l’Afrique ».
Dans son discours d’ouverture du sommet, M. Kagame a fait remarquer que M. Xi avait effectué quatre visites en Afrique en tant que président, atteignant toutes les régions importantes du continent ainsi que des pays de tailles et profils économiques différents.
« Cet engagement démontre la vigueur et la viabilité de notre relation », a noté M. Kagame. « La Chine s’est révélée être un partenaire gagnant-gagnant et une amie sincère ».
S’exprimant au nom de l’Afrique de l’Est, le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh a estimé, lors du dialogue d’affaires, que le partenariat Afrique-Chine, contrairement à certaines allégations, était basé sur la coopération mutuellement bénéfique et les avantages réciproques.
L’Afrique considère la Chine comme un partenaire qui croit en la capacité du continent à sortir son peuple de la pauvreté et à parvenir à l’indépendance économique et à l’auto-suffisance, a affirmé M. Guelleh.
UN FUTUR PLUS BRILLANT
La coopération sino-africaine a porté des résultats fructueux ces dernières années. Les dirigeants des deux camps ont déclaré lundi dernier s’attendre à davantage de réussites futures grâce à la coopération mutuellement bénéfique.
Le commerce bilatéral a enregistré une croissance rapide. La Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de l’Afrique sur neuf années consécutives. Les échanges entre la Chine et l’Afrique ont été multipliés par 17 en volume entre 2000 et 2017. En 2017, le volume des échanges a augmenté de 14% en glissement annuel pour atteindre 170 milliards de dollars. Au premier semestre de 2018, ce chiffre a augmenté de 16% à presque 100 milliards de dollars.
Le président chinois Xi Jinping a annoncé lundi huit initiatives pour renforcer la coopération bilatérale sur trois ans, dont la promotion de la coopération industrielle, le développement de la connectivité des infrastructures, la facilitation des échanges, la protection de l’environnement et l’amélioration des programmes d’aide sanitaire.
A travers le FSCA et d’autres forums, la Chine a travaillé pour s’assurer que le développement de l’Afrique soit en tête de l’ordre du jour international, a indiqué M. Ramaphosa, président sud-africain.
»Sur la base de ces réussites remarquables, nous saluons les annonces (…) du président Xi sur les nouvelles initiatives du FSCA, qui auront un impact significatif et durable sur la paix, la stabilité et le développement durable sur le continent africain », a déclaré M. Ramaphosa.
Xinhua