POUVOIR ET OPPOSITION EN COTE D’IVOIRE : DE L’EMERGENCE ECONOMIQUE A L’EMERGENCE POLITIQUE

 

Une grande partie des experts en économie s’accordent à dire que la Côte d’Ivoire est aux portes de l’émergence économique.

Mais cette émergence tant attendue ne peut être atteinte pleinement si elle n’est pas accompagnée de l’émergence politique.

Car l’émergence politique, est l’existence d’un environnement politique conviviale où :

  • l’opposition exprime son point de vue sans peur, sans craintes du pouvoir ;
  • les opposants sont libres de leur mouvement sur tout le territoire national ;
  • les citoyens choisissent librement leur parti politique;
  • les citoyens choisissent de vivre là ou ils veulent vivre sans obstacles ;
  • l’opposition exprime son désaccord sans s’en prendre à ceux qui ne partagent pas leurs points de vue;
  • l’opposition manifeste son mécontentement sans s’attaquer aux biens privés et publics;
  • le pouvoir est à l’écoute et prend en compte les propositions et observations pertinentes et opportunes de l’opposition ;
  • les forces de défense et de sécurité protègent les citoyens en état de danger ;
  • les forces de défense et de sécurité, exercent leurs missions de façon professionnelles;
  • les magistrats donnent raison à celui qui a raison et donne tort à celui qui a tort, quel que soit son rang social et sa fortune.

Mais dans l’avènement de l’émergence politique, le citoyen doit jouer aussi son rôle en s’abstenant de :

  • Toute forme de discrimination (tribale, ethnique et religieuse) à l’égard d’un concitoyen.
  • Tenir un langage ou un discours susceptible de favoriser le tribalisme, la xénophobie et la haine de l’autre.

Les religieux et les magistrats ont un grand rôle à jouer dans l’avènement de l’émergence politique en Côte d’Ivoire. Ils ne doivent jamais être, ni la conscience et ni le porte étendard des hommes politiques. Et les religieux doivent se mettre au-dessus de la mêlée et loin des débats politiciens et politiques par respect pour les croyants de toutes les obédiences dans la société.

Pour mériter le titre de quatrième pouvoir, les hommes de presse doivent être des éclaireurs de conscience des hommes politiques.

Si l’émergence est ainsi définie comme plus haut, peut-on dire qu’après la troisième phase du dialogue politique ivoirien, la Côte d’Ivoire est au bord de l’émergence politique ? Cette rencontre portait sur deux thématiques : l’environnement politique et la Commission Electorale Indépendante. Au terme des débats, plusieurs recommandations ont été faites, dont l’une me parait être d’une importance capitale. Il s’agit de la huitième recommandation, ainsi libellée :

La signature d’une charte de bonne conduite par les leaders politiques.

« Les participants s’engagent fermement à entreprendre conjointement des actions de promotion et de renforcement de la cohésion sociale.

Les participants ont également décidé du maintient du cadre permanent de dialogue politique ».

En clair, sur le papier, toutes les conditions sont réunies pour propulser la Côte d’Ivoire dans l’émergence politique.

En un mot comme en cent, il faut espérer que l’année 2021 soit l’année de l’émergence politique de la Côte d’Ivoire en attendant l’émergence économique totale.

 

Par Alex Brou Comoé