Avec l’arrivée de l’automne, et le retour de ses feuilles mortes qui jaunissent avant de joncher le sol, est venu le temps pour les parlementaires canadiens de faire leur rentrée politique en Saskatchewan, une province verdoyante située en plein cœur de la région des prairies.
Et pour célébrer le grand retour des députés dans le temple législatif, le discours solennel du Trône a résonné d’inflexions qui ne leur étaient guère familières, mais qui furent indéniablement vibrantes d’émotion…
En effet, fait unique dans les annales locales, une prière musulmane s’est pour la première fois élevée dans l’hémicycle, devant 61 élus du peuple qui l’ont écoutée religieusement, subjugués par la voix cristalline de celui qui a eu l’honneur de créer l’événement en la récitant : Usaid Siddiqui, le président de l’Association des étudiants de l’Université de Regina.
« La communauté musulmane a été reconnue dans un endroit où les politiques et les décisions qui nous concernent tous sont prises. C’est un immense honneur », s’est réjoui ce dernier, en renouvelant sa reconnaissance à l’égard de l’instigateur de cette initiative historique : Mark Docherty, le président de l’Assemblée législative, chantre de la diversité et de l’inclusion dans une province éminemment métissée, éclatante de couleurs comme le sont les immenses forêts aux teintes automnales dorées.
Usaid Siddiqui est à ce point confiant dans l’avenir au pays de l’érable et dans sa capacité à faire de la différence une richesse, qu’il ne trahit aucune inquiétude devant l’interdiction des signes religieux brandie comme une menace par certains élus du gouvernement du Québec.
« Les actions de quelques personnes, même si elles sont au pouvoir, ne représentent pas l’opinion de l’ensemble des Canadiens envers les musulmans », déclare-t-il, avant de conclure sur une note résolument positive : « Je vis au Canada depuis la maternelle et je ne suis jamais senti comme si je n’étais pas le bienvenu. En fait, je me suis senti plus accueilli au Canada que n’importe où ailleurs ».