La croissance est estimée à près de 8% en 2017, malgré la chute des prix du cacao, première source de recettes de la Côte d’Ivoire. L’inflation est restée modérée à environ 1%. Les perspectives à moyen terme sont favorables à la poursuite d’une activité économique forte, avec une croissance robuste. Les risques prévisionnels sont globalement équilibrés. La discipline budgétaire est soutenue par la mobilisation des revenus et la hiérarchisation des dépenses afin de créer un espace budgétaire pour les projets prioritaires d’infrastructures et sociaux.
Motivé par ces bonnes performances, le Fonds monétaire international (FMI) décide de sortir le chéquier. Réuni ce lundi 18 juin, le Conseil d’administration de l’institution basée à Washington approuve le décaissement de 136,6 millions $ en faveur de la Côte d’Ivoire. Une première tranche de deux accords triennaux de près de 900 millions $, soutenus par une Facilité élargie de crédit (FEC) et un Mécanisme élargi de Crédit (MEDC).
« La performance de la Côte d’Ivoire dans le cadre de son programme soutenu par le Fonds a été bonne. Les autorités ont contenu le déficit budgétaire en 2017, se sont engagées à atteindre l’objectif du programme en 2018 et à réduire le gap budgétaire pour répondre au critère de convergence de l’UEMOA de 3% du PIB en 2019 », a déclaré Mitsuhiro Furusawa (photo), Directeur général adjoint et Président du Conseil par intérim.
« Les perspectives à moyen terme restent solides, en moyenne autour de 7% de croissance sur la période 2018-23 », a-t-il poursuivi.
Toutefois, le Fonds n’a pas manqué de faire des recommandations à l’Etat ivoirien.
La restructuration du secteur de l’énergie, un endettement prudent et les autres recommandations du Fonds
Le Fonds invite les autorités ivoiriennes à poursuivre les efforts dans le sens d’une mobilisation plus optimale des recettes fiscales qui seront, on ne peut plus nécessaires pour atteindre les objectifs budgétaires. Bien que le risque de surendettement de la Côte d’Ivoire reste modéré, le FMI indique que les indicateurs de liquidité et de solvabilité de la dette extérieure méritent un suivi strict.
Saluant les accords entre le gouvernement, la Société ivoirienne de raffinage (SIR) et la compagnie pétrolière publique, PETROCI, le FMI recommande à l’Etat ivoirien d’accélérer la restructuration du secteur de l’énergie. Sur le dossier SIR, le FMI attend « avec intérêt » le refinancement de la dette de la société, à la fin du mois d’août 2018.
Enfin, l’institution encourage l’administration centrale à apurer ses arriérés d’électricité pour préserver la viabilité financière du secteur de l’énergie et soutenir la croissance économique.
Le Fonds n’a pas manqué de toucher le problème social. Sur ce plan, le conseil d’administration a encouragé les autorités à continuer la mise en œuvre des réformes qui favorisent une croissance durable et inclusive afin de réduire davantage la pauvreté et de renforcer la cohésion sociale.
Agence Ecofin