Punitions pour enfants, la voie suivie par notre religion

Quelles sont les punitions pour enfants, qui auront par la grâce d’Allah un impact positif sur le devenir de nos dépôts? Nous le savons toutes les Muslimette, avoir un enfant, le porter, l’élever et le voir grandir est une grande responsabilité. Dès le premier instant de sa naissance, nous devons être présent pour ce dépôt confié par le Tout Puissant. Nous allons le voir grandir par la grâce d’Allah. Ainsi, nous devrons lui apprendre les fondements de notre religion, afin qu’il soit à son tour un adorateur du Tout Miséricordieux. Seulement l’éducation n’est pas une chose facile, chaque âge a ses propres découvertes, et son lot d’épreuves, Louanges à Allah. Souvent également, il faut employer les punitions pour enfants. Dans la délicatesse ou dans la dureté, comment devons nous élever nos enfants?

Les punitions pour enfants, qu’en disent nos savants?

Découvrons la parole de Umm Abd Ar-Rahman Al-Athariya, un extrait de son ouvrage intitulé “J’éduque mon enfant”, au sujet des punitions pour enfants.

1) En temps normal, c’est avec douceur et clémence que l’on se comporte avec l’enfant

Abû Musâ Al-Ash’arî rapporte que le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, l’envoya lui et Mu’âdh au Yémen et leur dit: “Facilitez les choses (aux gens) et ne les rendez pas difficiles, et enseignez-leur (la religion) et ne les faites pas fuir.” (rapporté par Al Bukhari et Muslim).

Abû Hurayrah, qu’Allah l’agrée, rapporte qu’Al-Aqra’ ibn Hâbis vit le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, embrasser (son petit-fils) Al Hasan. Al-Aqra’ dit: “J’ai dix enfants et je n’ai jamais embrassé ne serait-ce qu’un seul d’entre eux.” Le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, dit alors: “Il ne sera pas fait miséricorde à qui n’est pas clément envers autrui.” (rapporté par Al Bukhari et Muslim).

L’enfant est le premier concerné par ces injonctions prophétiques car il mérite toute notre attention et notre affection.

2) Prendre en compte la nature de l’enfant fautif avant de le punir

Les enfants sont différents les uns des autres en terme d’intelligence, de souplesse et de réactions. De même, leurs humeurs diffèrent d’un enfant à un autre. Certains sont d’une nature calme et posée, d’autres sont de nature équilibrée, et enfin certains ont un tempérament nerveux. Toutes ces caractéristiques sont de nature héréditaire, mais elle sont aussi liées au milieu dans lequel l’enfant évolue, et à d’autres facteurs d’éducation et de développement.

Ainsi, certains seront intimidés par un regard courroucé plein de reproches mais qui rectifiera leur comportement. D’autres ne seront intimidés que s’ils sont grondés. Enfin, il se peut que l’éducateur soit contraint d’avoir recours à la correction s’il se rend compte que l’exhortation, les reproches et les remontrances sont vains.

Pour beaucoup de spécialistes de l’éducation islamique, il n’est permis d’avoir recours à la correction qu’en cas de nécessité absolue, et la correction ne doit être administrée qu’après avoir formulé menaces et intimidations, et après avoir eu recours aux intermédiaires dans le but de sensibiliser l’enfant, de le rectifier et de le former tant d’un point de vue éthique que psychologique.

3) Agir graduellement dans l’usage des moyens de dissuasion

Les méthodes que le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, a instituées sont les suivantes:

1-Indiquer l’erreur par le conseil:

Ainsi, le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, fit la remarque suivante à l’enfant dont la main se posait ça et là dans l’assiette qu’il partageait avec le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam: “Jeune homme! Mentionne le nom d’Allah avant tout repas, mange avec ta main droite, et ne mange que ce qui est devant toi.” (rapporté par Al Bukhari et Muslim).

2-Faire preuve de subtilité en indiquant l’erreur commise:

Sahl Ibn Sa’d, qu’Allah l’agrée, rapporte qu’on amena une boisson au Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, dont il s’abreuva. A sa droite se tenait un enfant, et à sa gauche des personnes âgées. Le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, et c’est là que réside toute la subtilité dans la méthode d’orientation, dit à l’enfant: “Me permets-tu de servir ces gens-là avant toi?” L’enfant répondit: “Non! Par Allah! Je n’accorderai à personne mon privilège de recevoir cette boisson de ta main.” Le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, lui remit alors la boisson. Ce jeune enfant, c’était ‘Abdallah Ibn ‘Abbas. (rapporté par Al Bukhari, Muslim et Mâlik).

3-Traiter, par le geste, l’erreur commise:

Ibn ‘Abbas, qu’Allah l’agrée, rapporte qu’Al Fadl se trouvait derrière le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam lorsque vint une femme de la tribu de Khath’am. Al Fadl la fixa du regard et elle fit de même. Le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, fit alors détourner son regard vers une autre direction. (rapporté par Al Bukhari, Muslim, Ibn Mendah et Ibn Al Marziban).

On voit donc que le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, corrigea l’erreur consistant à regarder les femmes étrangères en détournant le regard d’Al Fadl, ce qui eut un effet certain sur lui.

4) Traiter l’erreur commise par le biais des reproches

Abu Dharr, qu’Allah l’agrée, a dit: “Me disputant avec un homme, je l’injuriai en ces termes: “Fils de nègre!” Le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, dit: “O Abû Dharr! Aurais-tu injurié sa mère? Il reste encore en toi des traces de la période anté-islamique. Prenez soin de vos frères! Prenez soin de vos frères! Allah les a mis sous votre autorité. Si Allah met l’un d’eux sous votre autorité, nourrissez-le de ce dont vous vous nourrissez et habillez-les de ce dont vous vous vêtissez et ne les chargez pas de tâches qu’ils sont dans l’incapacité d’accomplir. (rapporté par Al Bukhari et Muslim).

On voit donc que le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, a corrigé l’erreur d’Abu Dharr par les reproches et les remontrances puis l’a exhorté de la manière qui convenait le mieux.

5) Mettre à l’écart l’enfant pour lui montrer l’erreur qu’il a commise

Ka’b Ibn Malik, qu’Allah l’agrée, rapporte: “En raison de notre non-participation à l’expédition de Tabuk, le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, interdit aux musulmans de nous adresser la parole durant cinquante jours, jusqu’à ce qu’Allah révéla les versets du Noble Coran où Il acceptait notre repentir. “(rapporté par Al Bukhari et Muslim).

Ainsi, le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, punissait ses compagnons en les mettant à l’écart afin de corriger leurs erreurs et leurs déviations pour qu’ils reviennent à la vérité.

6) Traiter l’erreur commise par la correction

Le Prophète, sallallahu’alayhi wa salam, a dit: “Enjoignez à vos enfants d’accomplir la prière à sept ans. S’ils sont toujours réticents à l’âge de dix ans, corrigez-les et séparez-les dans leurs couches.” (rapporté par Abu Dawud)
Allah’aza wadjal dit dans la sourate An Nisa: “Et quand à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et corrigez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles.”( Sourate An Nisa, v 34)

7) Traiter l’erreur commise par la peine dissuasive

Allah’aza wadjal a dit: “La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups de fouet.”
Jusqu’à Sa parole: “Et qu’un groupe de croyants assiste à leur punition.” (sourate An Nûr, v 2)

A la lumière des éléments cités, il apparaît clairement que l’éducation islamique accorde une importance toute particulière au concept de la punition, qu’elle soit morale, comme les reproches et la mise à l’écart, financière, comme le fait de priver l’enfant de son argent de poche.(…)

Cependant, les punitions pour enfants sont restreintes par de nombreuses conditions et limites que l’éducateur ne devra pas transgresser s’il désire offrir à ses enfants une éducation exemplaire et un développement positif. Et c’est un signe de réussite et de sagesse que de faire usage de la punition de manière adéquate, de même qu’il est tout aussi pertinent d’utiliser la subtilité et la douceur lorsque cela est nécessaire.

Dans le cadre de l’éducation, les punitions pour enfants sont souvent nécessaires, pour apprendre et rectifier les comportements. A nous désormais de les appliquer suivant les préceptes de notre magnifique religion.