Quel est le visage du terrorisme aujourd’hui?

Un groupe de réflexion international, l’Institute for Economic and Peace (IEP), qui rassemble des ONG et des centres de recherches et qui travaille avec des institutions internationales comme les Nations unies ou l’OTAN, vient de rendre son annuaire 2018 : l’index global du terrorisme (GTI), dont l’étude porte sur l’année 2017. Résultat : selon les auteurs du rapport, les actes de terrorismes ont reculé l’an dernier, mais les auteurs des attaques terroristes se relocalisent, et le groupe Etat islamique (ISIS) restait l’an dernier l’organisation la plus meurtrière en dépit de ses défaites territoriales.

Selon l’institut, le nombre de nombre de victimes d’attaques terroristes a chuté de 44% depuis le pic de 2014, mais en 2017, les groupes identifiés comme terroristes dans ce rapport ont causé la mort de 18 814 personnes.

Le groupe Etat Islamique a perdu 60% de son territoire au Moyen-Orient et 80% de ses ressources financières entre 2015 et 2017, mais il était alors le mouvement le plus meurtrier de la planète devant les talibans en Afghanistan, les shebabs dans la Corne de l’Afrique, et Boko Haram en Afrique de l’Ouest.

En 2017, c’est l’Afghanistan qui, selon l’étude, a été le plus durement touché par le terrorisme avec des actions violentes davantage tournées vers les forces de sécurité que vers les civils. Mais c’est en Egypte et en Somalie que la situation s’est le plus vite dégradée l’an dernier, avec des attentats dans le Sinaï et en plein cœur de Mogadiscio.

C’est en Europe, enfin, que la lutte terroriste a le plus porté ses fruits, du moins sur le court terme avec 81 morts en 2017. Moins de victimes dans des attentats planifiés, mais davantage d’actions de basse intensité : agression individuelle ou attaque au couteau.

La facture globale de l’impact du terrorisme est évaluée à 52 milliards de dollars, bien moins que le crime organisé, les conflits armés ou des dépenses d’armements.

RFI