Pour comprendre le sens d’un mot, il faut toujours remonter à son étymologie. Ce terme vient du latin « cum » signifiant ensemble et « munus » que l’on traduit généralement par problème, difficultés, d’où la nécessité de se retrouver ensemble pour les résoudre.
Tous ceux et celles qui ont un minimum de culture littéraire savent que pour définir un mot, il convient de discourir sur sa dénotation, c’est-à-dire la définition du dictionnaire comme les maîtres nous l’enseignaient lorsque j’étais au lycée. En revanche, ces mêmes maîtres nous expliquaient l’autre versant du mot, dénommé connotation qui renvoie à de multiples symboles, tous chargés de subjectivité.
En résumé, la dénotation est la définition scientifique, incontestable d’un mot et la connotation, sa définition ou plutôt son approche subjective donc partiale. Dans une société où le slogan médiatique, politique, culturel devient synonyme du « penser correct », le peuple répète à foison ce que les élites qui fabriquent l’opinion auront distillé à travers leurs différents canaux de communication.
Il en va du communautarisme comme de tous les autres expressions développées à longueur de journée sur les ondes, dans la rue, les réunions publiques, les émissions de télé, etc…
Si l’on revient au communautarisme, tout le monde est communautariste dans la mesure où il appartient à une communauté. Je dois reconnaître qu’il n’ y a pas plus communautariste qu’un français à l’étranger. L’une des premières préoccupation d’un français en dehors des frontières de l’hexagone est de rechercher un endroit où l’on parle français, il recherchera également la compagnie d’autres français/ses expatriés- es, il recherchera aussi un restaurant français, l’école française, la bibliothèque française, une association française, voire comme je l’ai vu récemment la paroisse française, etc… Pour information, 3500 français ont créé ensemble une petite ville dans le centre du Maroc en y plantant au centre le drapeau français.
On pourrait également évoquer les bretons regroupés dans le quartier Montparnasse à Paris, les corses à Marseille, etc… En conclusion, pourquoi refuser à d’autres ce que l’on met en application soi-même à l’intérieur et à l’extérieur de la France.
Si le communautarisme renvoie à quelque chose d’autre, osons nommer les choses sans détour, ni euphémisme. Albert Camus écrit : « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».