Qui est Ngozi Okonjo-Iweala, désormais au Conseil d’administration de Twitter ?

C’est une nomination qui enchante à travers le monde. Ngozi Okonjo-Iweala, ancienne ministre des Finances du Nigeria, a rejoint le Conseil d’administration de Twitter. Retour sur le parcours d’exception de cette économiste de formation incontestablement leader à travers le Continent et bien au-delà.

De l’énergie, Ngozi Okonjo-Iweala, 64 ans, en a encore à revendre. Outre ses multiples casquettes qui lui en prenne déjà, la Nigériane en a réservé suffisamment pour siéger au Conseil d’administration de Twitter où elle a été nommée jeudi dernier.

Leader d’exception au Nigéria, en Afrique et dans le monde

Ngozi Okonjo-Iweala, c’est une femme au CV lourd, qui cumule près de 40 ans dans le monde de la finance et du management. Diplômée de la prestigieuse Harvard University et de la Massachussetts Intitute of Techonolgy, ce docteur en économie a passé une vingtaine d’années à la Banque mondiale qu’elle a intégré en 1982. Au sein de l’institution de Bretton Woods, elle a occupé plusieurs postes de direction tant en matière d’opérations que de stratégie et ce, en Asie, au Moyen-Orient, en Europe et en Afrique. Elle finit par en devenir directrice générale en octobre 2007, avant de tenter en 2012, sans succès, d’en accéder à la présidence.

Mais au-delà de de la Banque mondiale où elle est connue pour être une partisane du travail rigoureux, Ngozi Okonjo-Iweala s’est taillée une notoriété planétaire pour le travail qu’elle a accompli dans son pays en qualité de ministre des Finances. A la tête de ce département stratégique sous Olesegun Obansanjo (juillet 2003 – juin 2006) et sous Godluck Jonathan (août 2011 et mai 2015). Pendant ses mandats, elle s’attaque aux problèmes de fond qui minent l’économie nigériane : corruption et dette publique. Lors de son premier mandat, elle réussit notamment à faire économiser au Nigeria 1 milliard de dollars de remboursements par an grâce à un processus de renégociation de la dette qu’elle initie, le pays réussit à réduire le taux d’inflation de 23% à 11% et le PIB est triplé.

Sous son mandat, les recettes pétrolières et les sommes versées aux collectivités sont rendues public et plusieurs personnalités (ministres, juges, gouverneurs, patrons de la police) sont frappés de procédures de révocation. L’histoire retiendra également, entre autres, qu’en 2006, elle aura joué un rôle déterminant dans l’obtention de la première notation souveraine de crédit du Nigeria par Fitch et Standard & Poor’s, pour ne citer que cela.

Chez Twitter, elle retrouve un « ami »

Mariée depuis 37 ans au Dr Ikemba Iweala, un neurochirurgien nigérian, avec qui elle a quatre enfants, Ngozi Okonjo-Iweala parcoure désormais le globe pour partager ses expériences avec les leaders politiques et économiques, les femmes et les jeunes. La wonderwoman de 64 ans siège également Senior Advisor chez la multinationale de conseil financier et de gestion d’actifs Lazard et co-préside le Commission mondiale pour l’économie et le climat, aux côté de l’homme d’affaires allemand Paul Polman, patron de Unilever et de l’économiste britannique Nicholas Stern. Egalement engagée dans le travail à but non lucratif, elle préside le conseil d’administration de GAVI Alliance, une organisation favorisant l’accès à la vaccination en Afrique.

Au Conseil d’administration de Twitter, Ngozi Okonjo-Iweala retrouvera un ami, en la personne de l’américain Robert Bruce Zoellick. Ancien président de la Banque mondiale (2007-2012), c’est lui qui choisit l’économiste nigériane comme sa directrice générale en octobre 2007. Twitter a simultanément annoncé leurs deux nominations.

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