Fin officielle d’Ebola, après deux mois de panique
«Après une période d’observation de 42 jours, sans aucun nouveau cas confirmé enregistré, et conformément à la réglementation sanitaire internationale, je déclare à partir de ce jour, 24 juillet 2018, la fin de l’épidémie de la maladie à virus Ebola dans la province de l’Équateur», annonce Oly Ilunga Kalenga, ministre de la Santé, à la veille d’une cérémonie de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en présence de son directeur Tedros Adhanom Ghebreyesus, ce mercredi à Kinshasa.
On est loin de la frayeur qui a traversé la RDC début mai. L’OMS avait annoncé avoir été saisie par les autorités sanitaires congolaises qui lui ont notifié la découverte confirmée de cas d’Ebola découverts dans la région du Bas-Uélé, dans la Province de l’Equateur, en pleine zone tropicale dans le nord du pays. Dans un pays qui a neuf voisins, la panique d’une épidémie qui se répandrait dans toute l’Afrique centrale et même au-delà.
Localisée en zone tropicale, l’épidémie avait vite atteint la zone urbaine lorsque des cas sont signalés à Mbandaka, capitale provinciale de plus d’un million d’habitants. Les risques de voir l’épidémie atteindre cette dernière, foyer de déplacement vers Kinshasa, capitale de 10 millions d’habitants, ont fait craindre un scénario catastrophe difficilement maîtrisable.
Efficacité du plan de riposte et du vaccin expérimental
«A la différence des précédentes épidémies, celle-ci a touché quatre endroits différents, y compris un centre urbain en connexion fluviale avec la capitale et les pays voisins, tout comme des villages isolés dans la forêt équatoriale. Au début la préoccupation était forte que la maladie puisse se répandre dans d’autres endroits de la RDC, et aux pays voisins», souligne l’OMS. Résultat, en deux mois, sur les 54 cas officiellement signalés en RDC, on recense 33 décès et plus aucun nouveau cas depuis 42 jours.
Comment donc en est-on venu à éradiquer cette neuvième épidémie d’Ebola qui a frappé la RDC ? Il y a d’abord ce plan de riposte de l’OMS qui a décaissé 37 millions de dollars sur les 63 millions de dollars de dons de ses partenaires. Mais plus que les fonds, le salut est peut-être venu de ce vaccin expérimental validé par l’OMS pour contrer la maladie.
Déjà expérimenté en Guinée lors de l’épidémie, le VSV-ZEBOV, mis au point fin 2016 par le Laboratoire national de microbiologie du Canada et produit par la firme pharmaceutique américaine Merck & Co, a sans doute fait ses preuves. Même si les mauvaises langues dénoncent une utilisation des malades d’Ebola comme «cobayes humains» pour la confirmation de l’efficacité du vaccin, le VSV-ZEBOV a sans doute été déterminant dans la neutralisation de l’épidémie. Deux mois après, Ebola n’est plus qu’un mauvais souvenir.
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