Le seuil d’imposition de la zakat (aumône), le troisième pilier de l’Islam est fixé en Côte d’Ivoire à 416 500 FCFA pour l’année 2018 (1439 de l’année hégirienne), a appris APA samedi dans la capitale économique ivoirienne où s’est tenue une Assemblée générale de la Fondation Zakat, Waqf et des œuvres de bienfaisance en Côte d’Ivoire.
La zakât al mâl (aumône légale) est imposée annuellement sur les ressources financières épargnées (2,5 % d’acquittement), le bétail, les marchandises, les ressources extraites du sol, les fruits, légumes, céréales etc. Cette aumône est considérée comme un droit des pauvres de prélever dans le surplus des plus riches.
« Le fidèle musulman doit s’acquitter de la Zakat à hauteur de 2,5 % du chiffre annuel épargné. Dans notre cas en Côte d’Ivoire, le minimum du montant imposable est de 416 500 FCFA en 2018 contre 357 000 FCFA pour l’année 2017 » à cause de la variation du taux de change sur le marché international, explique le collège des oulémas (théologiens) de la Fondation Zakat, Waqf et des œuvres de bienfaisance dans le rapport général de ses travaux remis à APA.
« Nous avons décidé de proposer la création au sein de chaque association membre de la Fondation, une cellule zakat. Chaque deux mois, nous rencontrerons ces cellules pour faire le point », a déclaré à l’issue de l’Assemblée générale, le Président du Conseil d’administration de la Fondation, El Hadj Lamine Bamba.
« Nous avons constaté que chaque imam à son riche ou chaque riche à son imam. C’est à lui seulement il fait confiance. Beaucoup de cadres donnent leur zakat, mais à des Imams. Nous avons proposé aux imams 20% du montant de la zakat qu’ils vont collecter pour la Fondation », a-t-il poursuivi, ajoutant que « l’objectif est de permettre la mobilisation des imams pour la collecte de la zakat ».
« En 2019, nous allons proposer des projets qui seront financés grâce aux montants qui seront collectés à travers la zakat et les legs », a conclu M. Bamba. Dans le même élan, le Directeur exécutif de la Fondation, El Hadj Lassina Koné a appelé tous les acteurs à « plus d’engouement autour de la Fondation ».
La zakat a pour buts de purifier le croyant de son éventuelle attirance malsaine pour les biens, limiter l’avarice et la convoitise. De même, elle favorise l’investissement des biens, car les investissements sont exemptés d’impôts. La zakat permet également aux plus pauvres de subvenir à leurs besoins, ce qui est un droit dans le cadre de la responsabilité collective prônée par l’islam.
La zakât est destinée notamment aux pauvres, aux indigents, à ceux qui le prélèvent, à ceux qui se convertissent à l’islam, à l’affranchissement des jougs, à ceux qui sont lourdement endettés, aux travailleurs dans le sentier d’Allah et aux voyageurs en détresse.
La zakat est obligatoire sur l’argent économisé et qui a été immobilisé un an durant après avoir atteint le seuil d’imposition. Quant à l’argent qui a été épargné pendant moins d’un an, c’est-à -dire que la personne l’a dépensé avant ce délai, il n’y a pas de zakat à payer dans ce cas.
Créée en juillet 2010, la Fondation Zakat, Waqf et les œuvres de bienfaisance est une association ivoirienne à but non lucratif regroupant des personnes physiques et morales, ayant pour l’unique ambition de contribuer à travers une organisation efficiente de la zakat, à l’instauration d’une solidarité intracommunautaire pour renforcer la cohésion sociale et lutter contre la pauvreté en Côte d’Ivoire.
Elle est soutenue par l’ensemble des guides religieux de la communauté musulmane en Côte d’Ivoire. Il s’agit entre autres du Conseil supérieurs des imams en Côte d’Ivoire (COSIM), du Conseil des imams sunnites en Côte d’Ivoire (CODIS), du Conseil supérieur islamique (CSI), de la Ligue islamique des prédicateurs de Côte d’Ivoire (LIPCI), de l’Association islamique des Tijanites (AITCI), de la Tariqa Tijanite de Côte d’Ivoire et de plusieurs structures spécialisées de la communauté musulmane.
APA