Directrice d’un centre international de recherches au Kenya, elle travaille pour renforcer la résistance des plantes et des cultures.
A l’occasion de la de la Journée internationale des femmes et des filles de science, ONU Femmes a rendu hommage à sept scientifiques qui ont dédié leur vie à la recherche. Parmi elles, l’Ethiopienne Segenet Kelemu, 62 ans, spécialiste de phytopathologie installée au Kenya.
Fille d’agriculteurs
Segenet Kelemu est née et a grandi en Ethiopie. Fille d’agriculteurs, elle a vu un essaim de criquets ravager les récoltes de son village. Très bonne élève à l’école, elle s’était promis de tout faire pour aider les plus pauvres à mieux protéger leurs terres et leurs productions. A l’âge où les filles arrêtent leurs études pour se marier, Segenet décide d’aller à l’université.
Dans mon village, les filles étaient mariées très jeunes, mais j’étais fort heureusement trop rebelle pour que quelqu’un veuille organiser un quelconque mariage pour moi
Diplômée en agriculture
Segenet Kelemu étudie l’agriculture et devient la première femme de la région à obtenir un diplôme universitaire. Et puis tout va très vite : un doctorat aux Etats-Unis grâce à une bourse, puis des années de recherches sur la phytopathologie à l’international qui lui valent une distinction du gouvernement chinois en 2006. Un déclic pour cette Africaine qui pense qu’elle serait plus utile en Afrique pour développer les recherches et aider les petits exploitants agricoles.
Je pense qu’investir dans l’agriculture africaine et la recherche africaine revient à investir dans l’humanité dans son ensemble
Segenet Kelemu dirige aujourd’hui le Centre International de physiologie et d’Ecologie des insectes à Nairobi au Kenya qui cherche des solutions contre les parasites des cultures et du bétail dans les pays en développement. Elle travaille sur de nouvelles productions alimentaires dans des conditions éco-responsables. Son expérience en biotechnologies lui permet de développer des réponses aux maladies des plantes causées par des bactéries ou des champignons potentiellement ravageurs pour les récoltes.
En 2014, la chercheuse a été récompensée pour ses études sur les micro-organismes et leur capacité à résister aux maladies et à s’adapter aux contraintes environnementales et aux évolutions climatiques.