La Synagogue de “L’Arbre de Vie” (“Tree of life”), victime du terrible massacre qui a fait 11 morts samedi, s’est transformée en “Vallée de la Mort”, provoquant un énorme choc dans toute la communauté juive américaine, à laquelle Trump s’est permis de faire des reproches sur son absence de gardes armés à ses abords.
“Il a ainsi relancé le débat qui surgit après chaque attaque massive aux USA sur “l’autodéfense et la prolifération des armes qu’elle implique”. Et tout ce que Trump a trouvé à dire à ces victimes, c’est qu’elles étaient responsables de leur sort n’ayant pas choisi de s’armer jusqu’aux dents, comme il le préconise”, relève Haaretz.
Et cette synagogue, souligne l’article, a été attaquée par le fasciste Robert Bowers parce que, contrairement à Trump, elle ne veut pas entendre parler de suprématie blanche et de chasse aux immigrés.
Sa haine des Juifs et des étrangers “n’ont pu qu’être encouragées par les propos de Trump qui a qualifié de “gens bien” (“fine people”) les mouvement racistes d’extrême-droite qui ont organisé en aout 2017 le rassemblement meurtrier de Charlottesville”, estime Chemi Shalev dans Haaretz ce dimanche. Il estime que cette attaque est dans la lignée des colis et lettres piégés envoyés à des opposants de Trump, par Cesar Sayoc, un fan du président US.
Et que la volonté de Trump d’occulter la responsabilité du climat d’extrême-droite qu’il impulse, fait penser à la manière dont la droite israélienne, par le climat de haine qu’elle a entretenu, portait la responsabilité de l’assassinat par Yigal Amir d’Yitzhak Rabin en 1995.
“Et les expressions de soutien hypocrites en provenance de Jérusalem ne peuvent qu’ajouter à la douleur et à l’insulte de cette communauté juive américaine”, peut-on lire dans Haaretz.
“La plupart des Juifs américains, souligne l’article, détestent depuis le début l’adulation de Netanyahou pour Trump. Naftali Bennett, qui a annoncé rapidement, en tant que “ministre des affaires de la diaspora” sa visite sur les lieux du crime,
crime, représente un gouvernement et un parti qui contestent la légitimité des mouvements de Réforme auxquels adhèrent la majorité des Juifs américains.”
“Et ces Juifs de n’ont pas été attaqués en raison de sympathies pour Israël. Bowers a clairement exposé sur les réseaux sociaux qu’il assimilait les Juifs à l’organisation de soutien aux réfugiés, la Hebrew Immigrant Aid Society (HIAS), qui a notamment soutenu les réfugiés de Syrie, après avoir soutenu les réfugiés juifs fuyant le nazisme. Et de ce fait, ils contribuent dans l’esprit tordu de Bowers à mettre en danger la suprématie de la race blanche américaine”.
Or l’HIAS a vertement critiqué la politique de Netanyahou à l’encontre des réfugiés africains.
“Ainsi, conclut Haaretz, les Juifs américains se trouvent condamnés à subir les mots de réconfort d’un président dont la conduite et la rhétorique leur répugne, ainsi que les expressions de soutien d’un gouvernement israélien qui les rejette, eux et leurs valeurs. A leurs yeux, les idées de ceux qui leur apportent ainsi leur soutien sont plus proches de celles de leur assaillant nazi que des valeurs des Juifs assassinés de sang froid dans leur lieu sacré de culte.”