L’Onusida présentait à Abidjan, en Côte d’Ivoire, son rapport annuel sur la situation de la maladie dans le monde. Aujourd’hui, sur les 37 millions de personnes qui vivent avec le VIH, 22 millions ont accès à un traitement antirétroviral. Un traitement qui à terme permet de réduire considérablement la charge virale de ces personnes et donc d’empêcher la transmission. Le problème qui subsiste c’est qu’un quart des malades ne savent pas qu’ils sont séropositifs d’où l’importance du dépistage.
« Il y a à peu près une vingtaine d’années, le président Chirac, à l’époque, avait décidé de venir en Côte d’Ivoire et de lancer ce cri du cœur, en disant : ce n’est pas acceptable que nous ayons les médicaments au Nord et les malades au Sud. Et je voulais revenir à Abidjan pour dire que c’est important de continuer à se battre pour mettre fin à cette épidémie. Et c’est possible. Mais lorsque le président Chirac a lancé cet appel, c’était le silence. C’était la peur! On ne savait pas quoi faire! Autant, aujourd’hui, on est passé du silence à la complaisance. Parce que les gens, quelque part, n’ont plus peur. Ils se disent : nous avons le médicament, nous avons 22 millions de personnes sous traitement… Il n’y a plus cette prise de conscience. On baisse la garde. Cela peut être dangereux et c’est pour cette raison que nous insistons sur le dépistage. Il faut nécessairement qu’on transfère cette compétence-là. Que les gens soient capables de s’armer des informations qui sont indispensables pour se protéger. »
Michel Sidibé, le directeur exécutif de l’Onusida
RFI