Au Soudan, les leaders du mouvement de contestation ont dénoncé le meurtre de dix personnes, ce dimanche, lors de manifestations massives organisées une nouvelle fois pour réclamer le transfert du pouvoir aux civils. Le Conseil militaire transitoire rejette toute responsabilité.
Ce lundi matin, un journaliste de l’Agence France-Presse témoigne de la scène suivante à Omdourman : trois corps ensanglantés gisent sur le sol dans la rue. Une vidéo montre les dépouilles. Autour d’elles, des personnes rassemblées scandent des slogans pour la chute de la junte militaire. Une personne explique que ces corps ont été ramenés par les militaires ce matin ; ils s’ajoutent au sept morts de ce dimanche.
Ce dimanche, l’agence de presse officielle soudanaise, Suna, n’a pas donné de détails sur les circonstances qui ont conduit à la mort des dix personnes et aux blessures de dizaines d’autres. Si le nombre des victimes reste limité, par rapport au 3 juin dernier, la répression est tout aussi violente au vu des vidéos diffusées par les contestataires.
« Violence excessive »
Certaines, postées sur un compte Telegram, montrent des tirs à balles réelles lors des manifestations, notamment à Kassala, Omdourman ou encore à Khartoum.
Pour l’opposition, il s’agit sans aucun doute des milices de la junte militaire : « Une nouvelle fois, les manifestants pacifiques ont été la cible d’une violence excessive », a asséné Mohamad Naji Lasam, un leader du mouvement de contestation.
Mais le Conseil militaire accuse une nouvelle fois des éléments inconnus de tirer sur les manifestants, niant ainsi toute responsabilité.
RFI