Pour la première fois depuis son placement en détention provisoire, le 2 février dernier, Tariq Ramadan comparaissait hier, mardi 5 juin, devant les juges d’instruction, au cours d’un interrogatoire fébrilement attendu et censé clarifier sa version des faits face à la troisième plainte pour “viol” déposée contre lui, en mars, par Mounia Rabbouj.
Contrairement aux allégations de sa troisième accusatrice – une ancienne escort girl mêlée au scandale du Carlton de Lille qui éclaboussa DSK – qui l’accuse de neuf viols en 2013 et 2014, l’islamologue suisse a reconnu des relations sexuelles “consenties” avec elle, fournissant des explications et des éléments suffisamment probants pour que les magistrats instructeurs aient décidé de ne pas le mettre en examen. Une mise en examen, requise par le parquet, qui constituait l’enjeu majeur de cette audition.
Son avocat, Me Emmanuel Marsigny, s’est félicité de ce qu’il qualifie de « tournant dans cette affaire ». « Les magistrats ont considéré, à la suite des explications de Tariq Ramadan et des documents qui ont pu être fournis, qu’il n’y avait pas lieu de le mettre en examen concernant Mounia », a-t-il déclaré à l’issue de la longue audience dans l’enceinte du Tribunal de Paris, qui s’est achevée à 21 heures. « Il a longuement expliqué aux magistrats (…) qu’il y avait eu des jeux sexuels, qu’il y avait eu des relations sexuelles également mais qu’elles ont toutes été toujours librement consenties », a-t-il tenu à préciser.
Tariq Ramadan échappe donc à une nouvelle mise en examen, mais reste incarcéré. Il nie toujours en bloc les accusations proférées à son encontre par Henda Ayari et la dénommée Christelle. Il est, par ailleurs, sous le coup d’une autre plainte en Suisse. Le témoignage de cette nouvelle plaignante, convertie à l’islam, doit être encore versé au dossier français.
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