La vie n’est pas un long fleuve tranquille et la vie de couple ne déroge pas à cet adage. Passant par des hauts et des bas, la vie à deux sera parfois secouée de tempêtes, de douleurs, de crises et de remise en question. Le soutien mutuel au sein du couple est une notion importante permettant de dépasser bien des épreuves : se soutenir dans les moments heureux mais savoir aussi se soutenir dans les moments difficiles. Etre épouse, être époux n’est pas une chose innée et s’il existe de plus en plus de formations, de livres, d’articles, de séminaires sur le couple, entre la théorie et la pratique, il y a parfois de grands fossés.
S’il est plutôt facile de partager le bonheur de son (sa) conjoint (e), être là dans les moments difficiles et notamment durant le deuil n’est pas chose aisée surtout lorsque nous-même n’avons pas vécu le décès d’un être proche. Dans les relations humaines, il y a souvent le réflexe de se comporter avec l’autre de la façon dont on aimerait qu’il se comporte avec nous. D’aimer l’autre comme on aimerait être aimé, de soutenir l’être aimé comme on aimerait qu’il nous soutienne. Et c’est bien là une erreur qu’il faut connaître pour l’éviter.
Ce qui nous fait du bien, ce qui nous aide, ce que nous aimerions recevoir n’est pas toujours en adéquation avec les attentes de son (sa) conjoint (e). C’est ainsi que n’ayant pas encore assimilé cette règle, je fis quelques erreurs lorsque mon époux perdit un proche cher. Me sentant le devoir d’épauler et de soutenir, je le fis instinctivement de la façon dont j’aurais aimé que l’on soit là pour moi, de la façon dont j’aurais aimé qu’il soit là pour moi.
De cette expérience nouvelle au sein de mon couple, je pus apprendre à accepter son silence dans la douleur et à respecter ses besoins.
Il me tient donc à cœur de partager avec les lecteurs quelques conseils qui je l’espère pourront aider les conjoints à se soutenir mutuellement lorsqu’ils seront face à la séparation de l’être aimé.
1) Vous avez votre propre sensibilité, votre propre façon de vivre les choses. N’oubliez pas que votre conjoint (e) n’est pas vous. Apprenez à le/la connaître au quotidien pour savoir comment il/elle fonctionne.
2) Alors que les femmes ont tendance à montrer leurs émotions et leurs larmes, la plupart des hommes souffrent en silence. Sachez accueillir les larmes de votre épouse et sachez accepter le silence de votre époux.
3) Tout ne tourne pas autour de vous! Le silence et la distance dont peut avoir besoin votre époux (se) dans la douleur et la souffrance n’est pas contre vous. Alors que certains ne savent pas exprimer ce qu’ils ressentent, d’autres l’exprimeront plus facilement. Sachez écouter votre conjoint (e) si il/elle ressent le besoin de parler, sinon laissez le temps qu’il faut pour libérer la parole, elle se libérera croyez-moi mais pas toujours au moment où vous l’auriez voulu. Respectez cela.
4) Soyez présent : l’annonce de la mort d’un être cher peut être un choc d’une extrême violence, un bouleversement intense qui mérite que vous soyez présent pour votre conjoint (e). Etre présent n’est pas forcément faire parler l’autre en pensant que cela lui fera du bien. Des attentions, une présence, un sourire sont parfois bien plus puissants que des mots. Il/elle voit que vous êtes là pour lui/elle et que vous partagez sa douleur.
5) Se taire et écouter : il faudra peut-être quelque temps pour qu’enfin les larmes coulent ou que les mots jaillissent de son cœur meurtri. Soyez là lorsque ce moment arrivera, en écoutant tout simplement sans donner ni avis ni conseil. Et si ce moment n’arrive jamais, c’est que sans doute votre conjoint (e) ne ressent pas le besoin de parler. A chacun sa façon de faire son deuil et il peut être très différent d’une personne à une autre.
6) Parler du défunt ne doit pas être tabou. Cet être a existé dans la vie de votre époux (se) et son départ ne doit pas être tabou au point de ne plus parler de lui, de ne plus raconter d’anecdote ou de regarder des photos où il apparaît. Toutefois laissez votre conjoint (e) choisir le moment où il/elle en parlera. Ne forcez pas les choses, ne l’obligez pas à ressasser des souvenirs ou regarder des photos si cela n’émane pas de lui/d’elle. Le deuil lui appartient, la douleur est la sienne et aussi forte que puisse être la vôtre, elle ne peut être aussi intense que la sienne. Laissez le temps faire son travail, offrez sourire et amour au quotidien sans en faire plus ni en faire moins que d’habitude.
Il y a certainement d’autres conseils bien avisés qui peuvent permettre de soutenir son (sa) conjoint (e) dans le deuil. N’hésitez pas à lire d’autres articles à ce sujet qui peuvent aider plus ou moins lorsque ce douloureux moment arrivera.