EL HADJ MAMADOU DOUMBIA, président exécutif du Chamci
A quelques semaines du traditionnel gala thématique de bienfaisance du Club des Hommes d’Affaires Musulmans en Côte d’Ivoire (CHAMCI), El Hadj Mamadou Doumbia (Président Exécutif dudit club) dresse le bilan des éditions précédentes, lève le voile sur les projets d’intérêts publics et invite tous à la mobilisation de fonds en faveur des enfants atteints de la pathologie du cancer.
Au moment où se prépare votre gala traditionnel, pouvez-vous faire le bilan des autres galas déjà réalisés ? Je pense que le bilan est satisfaisant à mon humble avis. Je signale déjà que nous avons réalisé deux premières éditions. En 2016, nous avons organisé un gala de bienfaisance en faveur des enfants malades de reins internés à l’unité de néphrologie pédiatrique du CHU de Yopougon. Nous avons pu collecter le montant de 27 millions francs CFA. A cela, s’ajoute d’importants dons de nos partenaires à savoir l’ambassade du Royaume d’Arabie Saoudite en Côte d’Ivoire et les établissements de ‘‘SUNU Assurances’’.
Ces dons ont servi à sauver la vie des enfants ivoiriens et non ivoiriens sans distinction de religion, de race ni d’ethnie. Grâce aux dons du Chamci et de ses partenaires, la dialyse est passée à 40.000 F CFA contre 280.000 F CFA. C’est vrai que ce n’est pas assez. Mais, c’est l’intention qui compte. Le 2nd gala de bienfaisance de 2017, nous a permis de voler au secours des enfants malades du cœur internés à l’Institut de cardiologie d’Abidjan. Par la grâce de Dieu, nous avions pu recueillir l’important montant de 50 millions francs CFA. Ce don a permis de soulager une cinquantaine d’enfants souffrant de troubles cardiaques. En 2018, nous comptons organiser le gala de la maturité. Nous nous intéresserons à aider les enfants atteints de la pathologie du cancer dont le traitement est très couteux.
La couche vulnérable que sont les enfants, a besoin de soutien. Nous nous apprêtons à faire notre part de sacrifice pour soulager ces enfants. pourquoi le chamci s’investit tant dans le social ? Il faut remercier le bon Dieu. Quand Dieu vous gratifie de la vie et la santé pendant un an, et qu’Il permet à nos dirigeants de réussir à maintenir la paix au pays, nous Lui devons reconnaissance et considération. C’est pour cela, nous estimons qu’il faut qu’à notre tour, nous soyons compatissants envers ceux qui en ont besoin. Voilà tout le sens de notre investissement dans le social chaque année et surtout au profit de la couche la plus vulnérable à savoir nos enfants. On constate que vos actions ne sont pas spécifiquement destinées à la communauté musulmane.
quels sont les objectifs de cette politique ? Nous apportons, certes notre part à l’édifice de notre communauté. Mais, nous sommes aussi conscients que la Côte d’Ivoire a besoin également de notre contribution. Le volet social intéresse tous les ivoiriens qui manifestent un intérêt. Dans la même veine, j’indique que pendant le mois béni de Ramadan, nous collectons des fonds pour aider la communauté musulmane. Nous avons déjà apporté notre contribution au projet de la té- lévision Al-Bayane et au journal Islam Info. En plus, il y a bien d’autres associations musulmanes qui sollicitent notre aide. Nous ne voulons pas rentrer dans les détails. L’objet de création du Chamci n’est pas forcément le social. C’est tout d’abord le business, le lobbying entre les musulmans et les Hommes d’affaires membres du club. Ce qui compte pour nous Chamcistes, c’est de savoir reconnaître les bienfaits de Dieu.
Et cette manifestation de bienfaisance passe forcément par nos enfants, par la communauté musulmane et bien d’autres communautés. Avez-vous une politique spécifique envers la communauté musulmane ? Oui, nous sommes en train de réfléchir à travers nos bureaux d’études et nos commissions de travail pour agir de manière professionnelle en faveur de la communauté musulmane. Nous constatons que beaucoup de choses sont en train d’être réalisées au sein de notre communauté. Nous voulons fé- liciter le Cheick Boikary Fofana pour tout ce qu’il fait. Nous voulons être à ses côtés pour apporter de manière significative notre pierre à l’édifice national. Nous envisageons la création d’une banque islamique en Côte d’Ivoire. Je voudrais m’arrêter là pour ne pas déballer tout à ce sujet. Attendons le moment opportun. quels sont les autres domaines d’intervention du chamci ? Il y a évidemment en dehors du projet de création de la banque islamique bien d’autres domaines d’intervention du Chamci que je préfère taire pour l’instant. Le public sera suffisamment informé de nos différents projets d’intérêt communautaire comme je l’ai dit au moment opportun. quelles sont vos priorités parmi tant de projets ? Pour l’instant, nous accordons le prima à la création de la banque islamique qui va beaucoup faire pour la communauté musulmane et nationale. A ce sujet, je dirai que la banque est importante, parce que tout homme d’affaire a besoin d’une banque pour travailler.
comment comptez-vous financer ces projets ? Nous comptons sur les membres du Chamci, nos partenaires et les bailleurs. par ailleurs, comment comptez-vous faire face à toutes les sollicitations et doléances reçues à longueur de journée ? Nous faisons ce que nous pouvons. Il existe déjà des structures au sein de notre communauté que sont entre autres, l’ONG Al-Muwassat, Raouda finance, etc. Nous contribuerons à renforcer la capacité de ces structures afin qu’elles améliorent leurs performances. Nous voulons qu’il y ait un lien entre les structures là et nous. Car, nous ne voulons pas nous substituer à des structures qui font déjà un bon travail sur le terrain. Le Chamci est un club d’Hommes d’affaires et non un club qui existe exclusivement pour répondre tout le temps à toutes les sollicitations et doléances à longueur de journée. Nous avons de nombreuses structures qui existent et qui savent très bien le bien faire.
Nous ne ferons que renforcer leurs capacités. quels sont vos rapports avec les grandes structures musulmanes dont le cOSiM ? Par la grâce de Dieu, nous entretenons de très bonnes relations. Le Cheick Boikary Fofana nous fait l’amitié de nous prodiguer des conseils pour bien émerger dans notre champ d’actions. Récemment, nous avons reçu nos partenaires en provenance de la Turquie qui compte nous associer à beaucoup de choses au niveau de la communauté. l’organisation du pèlerinage est une préoccupation chez tous les musulmans. qu’en pense le chamci ? Personnellement, je ne parlerai pas du Chamci puisqu’il s’agit des décisions qui se prennent déjà à l’assemblée et à l’échelle nationale. Si nous devrons participer à l’organisation du pèlerinage, nous sommes d’abord conscients que le Hadj se passe très bien.
Le Président de la République SEM Alassane Ouattara et le Cheick Boikary Fofana ont déjà félicité les organisateurs. Nous souhaitons que les choses continuent ainsi. Je pense que pour l’instant sous mon mandat, l’organisation du Hadj, n’est pas une priorité pour le Chamci. quels sont vos rapports avec les autorités politiques et les responsables étatiques ? Nous avons rendu visite à la plupart de nos responsables étatiques. Plusieurs ministres nous ont reçus. Nous avons présenté le club et ses projets. Nous existons et nous avons notre part à jouer dans l’économie de la Côte d’Ivoire. Nous attendons le retour. Avez-vous des rapports avec des institutions et organisations musulmanes internationales ? Oui, nous avons bel et bien des rapports avec des institutions internationales. Nous nous apprêtons à signer des partenariats avec d’autres. le conseil des sages joue un rôle déterminant dans les avancées du chamci ? Le Conseil des sages est le garant moral du Chamci. Cet organe comprend les doyens qui nous accompagnent avec leurs bénédictions.
Ils étaient présents à la création et ils continuent d’être à nos côtés. Ils sont informés régulièrement de tout ce que nous faisons. comment appréciez-vous le travail abattu par le conseil des sages depuis la création du club ? Grâce à Dieu, grâce à leur sagesse, ils nous ont permis d’exister au Chamci. Ils continuent d’être informés de nos actions. Nous avons leurs bénédictions. Et cela, nous permet d’amorcer une place de choix dans notre sphère associative. A la veille de ce énième gala de bienfaisance, avez-vous un message particulier à l’endroit des membres du chamci ? J’exhorte les membres à se mobiliser autour de ce gala thématique en faveur des enfants malades du cancer. Le traitement de cette maladie étant très coûteux, il nous faut aider les parents de ces enfants qui très souvent abandonnent les soins par faute de moyens financiers. Quand on donne à Dieu, Il nous gratifie davantage. Avez-vous un mot de fin ? Je lance un dernier message à toutes les personnes de bonne volonté à savoir nos partenaires, à réserver leurs places dans le but de sauver des vies des enfants vulnérables. L’Etat ne peut pas tout faire, il faut que nous apportions notre contribution à ce sujet. Nous devons tous agir en fin d’année pour soulager les cœurs.