Avec 5,1 % de croissance en 2018, l’Afrique est le marché le plus dynamique de l’opérateur téléphonique français Orange, qui y réalise environ 12,6 % de son chiffre d’affaires, a indiqué le groupe à Londres, le 21 juin.
Implanté dans 19 pays, Orange Middle-East and Africa (OMEA) affiche pour l’année 2018 un chiffre d’affaires de 5,2 milliards d’euros (pour un CA global de 41 milliards d’euros), en hausse de 5,1 % par rapport à 2017 (contre 1,3 % de croissance globale en 2018), selon les chiffres présentés par les dirigeants du groupe à Londres, le 21 juin.
OMEA, qui réunit 121 millions d’utilisateurs, est leader dans sept pays du continent, et occupe la troisième place des opérateurs téléphoniques en Afrique, derrière Vodacom (5,2 milliards d’euros de CA ; 130 millions d’abonnés) et MTN (8,3 milliards d’euros de CA ; 233 millions d’abonnés).
Montée en puissance d’internet et du transfert d’argent
Depuis deux ans, l’opérateur voit la part de la téléphonie classique baisser dans ses revenus (de 64 % en 2016 à 50 % au dernier trimestre 2018), au profit de données internet et du transfert d’argent, qui représentent respectivement 23 % et 8 % de son chiffre d’affaires (contre 15 % et 3 % au premier trimestre 2016).
« C’est un rythme que nous pouvons tenir dans la durée, avec une performance de profit au moins à ce niveau, voire supérieure », a commenté Ramon Fernandez le directeur général adjoint d’Orange, en charge des finances.
Orange – comme ses concurrents – est également dans les starting-blocks pour prendre part à l’ouverture du marché des télécoms en Éthiopie, décidée le 14 juin par le gouvernement. Une libéralisation qui devrait être effective en 2020, a estimé Ramon Fernandez, interrogé par l’agence Reuters.
Partenariat avec Huawei confirmé
Interrogé sur la situation de Huawei, premier équipementier d’Orange en Afrique, le dirigeant d’OMEA, Alioune Ndiaye, a affirmé l’intention de son entreprise de poursuivre le partenariat avec son fournisseur, malgré la pression commerciale venue des États-Unis, qui accusent accuse la firme chinoise d’espionnage.
Huawei est en outre au cœur d’une polémique suite à des failles de sécurité permettant l’espionnage des réseaux informatiques de l’Union Africaine, à Addis-Abeba, entre 2012 et 2017.
Mais pour Alioune Ndiaye, cité par l’AFP, « ne pas utiliser Huawei, cela signifie que les prix pourraient augmenter et in fine ralentir la pénétration du numérique en Afrique ». Le directeur opérationnel d’OMEA annonce néanmoins la mise en place de centres de supervision pour « s’assurer que les données de nos réseaux ne sont pas récupérées et transférées ailleurs ».
Par jeuneafrique