Tous à l’assaut des mérites du jeûne de Chawwal

Non à la rébellion injustifiée contre le jeûne des six jours de Chawwal Ils sont encore nombreux les frères et sœurs musulmans qui rechignent à accomplir le jeûne des six jours de Chawwal. Parmi ces réactionnaires, nombreux sont ceux qui se sont sentis contraints par le regard des autres de subir le jeûne de Ramadan intégralement ou partiellement. Ils se complaisent même à soutenir sans gêne qu’ils « ne peuvent accompagner ce mois visiteur imposé ». Outre cette catégorie, certains musulmans se pensent incapables physiquement et psychologiquement d’accomplir ces jours de jeûne. D’autres excipent le fait qu’ils ont des jours de jeûnes du mois de Ramadan à rattraper. Il y’en a qui simplement méconnaissent véritablement l’importance de ce jeûne volontaire pour eux. A l’encontre de ces personnes, il faudrait rappeler que le jeûne des six jours de Chawwal n’est point une innovation religieuse ; il s’agit d’une tradition du Prophète Mouhammad (saw) fortement recommandée et perpétuée par des générations de musulmans.

Selon un hadith, « …jeûner six jours dans le mois de Chawwal, à la suite du Ramadan, équivaudrait à jeûner une année pleine ». En pratique, ce jeûne qui est consécutif à celui des 29 ou 30 jours de Ramadan apparaît plus aisé parce que les organismes sont déjà habitués aux privations requises et le jeûneur qui n’est d’ailleurs pas tenu de le faire de manière continue, peut l’accomplir tout au long du mois, selon le rythme qui lui sied. Pour ce faire, les plus précautionneux commencent immédiatement après la fête du Ramadan, certains font deux jours par semaine, notamment le lundi et le jeudi, d’autres attendent la deuxième moitié du mois de Chawwal pour accomplir ce jeûne. Bref, aucune tactique n’est imposée, le jeûneur y va selon ses capacités, ses forces et ses contraintes personnelles. Par ailleurs, pour tenir compte de l’importance de ce jeûne et dans l’optique de permettre à tous de jouir de ses mérites, de nombreux savants admettent que ce jeûne peut être valablement accompli même si les dettes de jeûne du Ramadan ne sont intégralement remboursées. Il est donc clair que tout est favorable à une pratique de ce jeûne pour le musulman. Il ne devrait donc pas s’y dérober pour quelles que raisons que ce soient, a fortiori se rebeller et y opposer une véhémente contestation comme le font certains coreligionnaires.

Oui à la consolidation des acquis du mois de Ramadan et à la perpétuation à l’infini des bonnes œuvres On ne cessera de le dire, le jeûne du mois de Ramadan est une école spirituelle destinée à reformer annuellement le musulman. Au sortir de ce mois, certains défauts disparaissent et de nouvelles valeurs sont acquises. Tout musulman consciencieux ambitionne intimement de perpétuer les bonnes aptitudes et attitudes. Dans cet élan, le jeûne des six jours de Chawwal se présente comme une opportunité de revivre les moments de privation et leurs effets sur notre rapport avec la vie matérielle. La flamme de la générosité et de la solidarité à l’égard des plus faibles économiquement en ressortira ravivée ou, à tout le moins, maintenue. Les six jours de jeûne favoriseront également des moments de spiritualité intense qui, loin d’écarter du Seigneur, constitueront une nouvelle aubaine pour effacer des péchés et servir de trait d’union sacré entre le Créateur et l’auteur.

Ce lien renforcé avec Allah pourrait aboutir à un intérêt particulier aux autres jeûnes volontaires tels que, le jeûne de lundi et jeudi de chaque semaine, le jeûne des trois jours blancs de chaque mois lunaire, le jeûne des dix premiers du mois de Zoul Hidja, le jeûne du mois de Mouharam, d’Achoura et autres. Autant de jeûnes dont les retombées spirituelles ne peuvent qu’améliorer les acquis du mois béni et les renforcer jusqu’au prochain Ramadan. Au demeurant, un sage musulman a dit que « lorsqu’ Allah agrée une œuvre de Sa créature, Il lui permet de réaliser une autre œuvre identique ou meilleure à la précédente ». Fort de cette sagesse, on pourrait comprendre que le fait de continuer les bonnes œuvres, notamment, le jeûne des six jours de Chawwal consacre apparemment l’exaucement de nos actes d’adoration pendant le mois de Ramadan.

Cette acception peut paraître fragile à première vue pour certains dans la mesure où Allah ne rattache nullement la validité du jeûne de Ramadan à l’accomplissement de celui des six jours de Chawwal. Mais, à bien y regarder, cette conception spirituelle confirme la logique de l’amélioration continue qui, de tout temps, a gouverné la vie de l’être humain et demeure essentielle en Islam. A preuve, en dehors de la miséricorde d’Allah, les efforts d’évolution positive dans la foi et les bonnes actions jouent un rôle prépondérant dans le processus d’accès au paradis dans la mesure où ils favorisent l’accès à cette miséricorde divine. Aussi, le musulman doit toujours améliorer ses performances spirituelles et le jeûne des six jours de Chawwal est l’une des opportunités qu’il devra saisir pour le faire, afin de rester parmi les éligibles au merveilleux paradis d’Allah. L’assaut lancé pour remporter les mérites du jeûne des six jours du Chawwal est utile pour notre foi. Nul ne doit rester en marge, ni en arrière-plan. Tous, suivant notre programme, devrons l’accueillir à bras ouverts et mener à bien cette autre étape spirituelle de notre brève vie terrestre. Allah saura nous rétribuer de la meilleure récompense, insha Allah.