tout part de l’expérience avec maman. l’envie d’entreprendre reste pour la plupart des braves femmes de cette génération, inspirée du quotidien avec leur mère. cette motivation reste, à tous points de vue, différent chez ces devancières du monde de l’indépendance financière. notre 2ème maman-mémé de brave femme, koné assetou, nous conte sa vie dans l’entreprenariat. suivons là.
Nous sommes à Dabou, dans la région des ‘‘ Grands ponts’’, à quelques 50 km d’Abidjan. Assetou Koné, comme on l’appelle, vaque à ses occupations quotidiennes de la maison avant que n’arrive l’un de ses premiers clients du matin. Agée de plus de 50 ans, elle semble avoir posé sa valise dans le commerce de bois. Tout juste devant sa maison, on peut voir un tas de bois entassés sur une hauteur considérable. Mais avant d’être vendeuse de bois de chauffe, cette mère de deux enfants, a exercé plus d’un commerce. ‘‘ Le commerce, je l’ai fait dans beaucoup de domaines. J’ai vendu des gâ- teaux au coco, des habits. J’ai également fait de la broderie et fait la coiffure à domicile’’, nous explique-t-elle. Assetou Koné a dû arrêter l’école en classe de 3ème faute de moyens. Avec deux enfants sous la main, il a fallu qu’elle se batte pour subvenir aux besoins de ses enfants et les scolariser. ‘‘ Ce n’était pas facile, pas du tout, il m’arrivait de ne pas réussir à faire des bénéfices. Je ne savais pas quoi faire et comment arriver à me faire de l’argent’’, raconte la brave femme. C’est pratiquement les larmes aux yeux tout en secouant la tête, qu’elle raconte son étape de la vente ‘‘d’eau glacée’’, ‘‘il m’arrivait de charger ma glacière sur la tête et parcourir de longues distances souvent tard dans la nuit’’. Mais, tout ce sacrifice, elle le consentait pour assurer l’avenir de ses enfants. Aujourd’hui, mère de trois enfants et grand-mère de trois petits enfants, elle dit s’en sortir avec la vente de ‘‘bois de chauffe’’. Ce dernier choix de commerce est venu après plusieurs réflexions et tâtonnements et ‘‘ avec l’aide de mon frère, j’ai acheté un premier stock de bois’’ ajoute la mémé. Mais, comme toute entreprise, Assetou Koné semble avoir quelques difficultés pour la bonne marche de son commerce. Assetou Koné nous explique‘‘ souvent, je suis en rupture de stock où les personnes sensées casser le bois en petits morceaux me font faux bond’’. Aussi, physiquement, la station courbée semble agir sur son dos et la fin de la journée est accompagnée d’une grande fatigue. Elle ne manque pas de remercier Dieu et sa grande sœur Coulibaly Bintou qui lui apporte aide et soutien. Au-delà de ce commerce, la mémé envisage de se construire une maison à elle et entreprendre un plus grand commerce. En guise de conseil, Assetou Koné, nous dit ‘‘ le premier mari d’une femme est son travail. Il ne faut jamais compter sur un homme sinon tu risques de te perdre et vivre dans le désespoir. Mais surtout, il ne faut pas baisser les bras, il faut toujours persévérer dans la vie. Et, il ne faut jamais, jamais arrêter de croire en Allah’’. A la semaine prochaine, pour cette fois manger du bon placali avec la brave femme Softaine Kouadio.