Une ministre critiquée pour avoir retiré son niqab

ARABIE SAOUDITE

Le Dr Haya Al Awad, vice-ministre saou- dienne de l’Education pour les filles, a été la semaine dernière au centre d’une polémique qui a défrayé la chronique sur les réseaux sociaux, après être apparue publiquement sans son niqab.

Une apparition à visage découvert qui a par- ticulièrement choqué dans le très rigoriste royaume wahhabite, confronté à une série de réforme initiée par le prince héritier Mo- hamed Ben Salmane dont l’objectif affiché serait d’accorder plus de droits à la femme. Sur Twitter, de nombreux internautes saou- diens ont estimé que la décision du Dr Haya Al Awad de se présenter sans son niqab ris- quait d’influencer d’autres femmes, surtout parmi les jeunes filles qui l’ont toujours consi- dérée comme un modèle à suivre, en raison

de son érudition et du poste de ministre qu’elle occupe au sein d’un gouvernement à dominante masculine.

L’initiative du Dr Haya Al Awad n’a pas eu ce- pendant que des détracteurs. D’autres inter- nautes saoudiens l’ont soutenue. Soulignant son courage, ces derniers ont affirmé que son geste n’avait rien de provoquant ni d’os- tentatoire, car le niqab ne représente en aucun cas “une obligation dans l’Islam, contrairement au voile.” Rappelons que, le mois dernier, le prince héritier Mohammed ben Salmane avait proclamé, dans une inter- view télévisée sur CBS, que le traditionnel port de l’abaya noire, qui est la tenue cor- recte exigée dans ce pays, était désormais non obligatoire pour les femmes.

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                                                                                    kOwEïT

Une députée crée la polémique autour d’une campagne de promotion du hijab

Première femme à siéger dans le temple lé- gislatif du Koweït depuis que ses conci- toyennes ont, en 2005, obtenu le droit de vote et d’éligibilité, Safa Al Hashem, 54 ans, a défrayé la chronique pour avoir vivement désap

prouvé l

a campagne promotionnelle en faveur du port du voile qui a fleuri dans le paysage urbain, s’exposant à tous les re- gards, aux carrefours névralgiques des cités phares de son pa

ys.

« Un pays doté d’une Constitution qui garan- tit la liberté personnelle ne devrait pas tolérer de telles publicités ! », s’es

t-elle indignée ré- cemment, en s’interrogeant sur les objectifs poursuivis par le ministère des Awqaf et des Affaires islamiques, le concepteur de cette vaste opération de communication, tout en demandant instamment à ce que soient reti- rées ces affiches qui, à ses yeux, l’affichent plutôt mal…

Ce dont nous avons besoin, c’est d’une campagne qui renforce l’unité nationale et ne favorise pas les divisions !!! Je viens de contac

ter le Ministre des Dotations pour qu’il

mette un terme à cette campagne. Il a promis d’agir dans ce sens toutes affaires cessantes ». Très remontée, la députée koweïtienne a laissé éclater sa colère sur Twitter, fustigeant une campagne de la discorde dont le slogan « Mon hijab rend ma vie meilleure », perçu comme lourd de sens, envoie un mauvais si-

gnal aux citoyennes qui ne l’arborent pas : il les met d’office au ban de la société.
Loin d’elle l’idée de proscrire le port du voile islamique car, comme elle l’a réaffirmé avec force sous le feu nourri de critiques que ses tweets ont déclenché, le combat qu’elle mène est celui de la préservation du libre

choix des femmes de se vêtir comme bon leur semble, au nom de la fragile « unité na- tionale ».
Stoïque dans la tempête de protestations que ses prises de position ont soulevée, Safa Al Hashem a persisté et signé, insistant sur le devoir qui lui incombe, en tant que pre- mière femme à avoir conquis les suffrages au Koweït, de veiller au respect de toutes ses concitoyennes, sans exclusive, et à ce que l’une de leurs

libertés individuelles fon- damentales ne soit pas bafouée.

« Je n’ai pas attaqué le port du hijab et je crois toujours que le porter relève d’un choix personnel et d’une liberté individuelle essen- tielle. Autour de moi, dans ma famille ou parmi mes connaissances, il y a tellement de femmes que je connais qui sont des hijabis !! », a-t-elle clamé haut et fort en conférence de presse.

Mais sa voix, dont la dissonance a heurté bien des oreilles, semble s’être perdue dans le bruit assourdissant de la polémique qui a retenti au Koweït, dans le monde réel comme virtuel. oumma.com

                                                                                

ETATS-UNIS

Une activiste musulmane refoulée à l’aéroport !

A peine avait-elle foulé le sol américain, le 12 avril dernie

r, sur le tarmac de l’aéroport de Minneapolis, que Yassmin Abdel-Magied, l’activiste musulmane la plus en vue d’Aus- tralie, s’est vu barrer la route par des agents très zélés de la police aux frontières.

En guise de bienvenue, ce comité d’accueil, aux airs de cerbères, qui ferait passer l’envie de jouer les touristes en goguette chez l’on- cle Sam, lui a clairement signifié qu’elle n’était pas la bienvenue aux Etats-Unis. C’est ça, le fabuleux effetTrump !

Alors que les portes de l’Amériqu

e enchan- tée se refermaient précipitamment devant elle, sans qu’elle ait eu le temps de compren- dre ce qui lui valait d’être refoulée comme une malpropre, Yassmin Abdel-Magied n’en a pas cru ses oreilles lorsqu’elle a appris ce qui lui était reproché : elle n’avait pas le visa approprié pour recevoir « une compensation monétaire pour les engagements qu’elle

avait pris lors de sa visite aux Etats-Unis », dixit la porte-parole des douanes US.

En d’autres termes moins abscons, les auto- ritésaméricaines n’ont pas vu d’un bon œil

que l’écrivaine et bloggeuse soudano-austra- lienne, qui

se fait l’ardente défenseuse des droits civiques des minorités visibles, plai- dant sans relâche pour l’autonomisation des jeunes et des femmes qui en sont issus, et dont la voix s’élève avec force pour dénoncer les politiques d’immigration en Australie et ailleurs, soit invitée à s’exprimer à New York,

lors du PEN World Voices Festival.
« Je suis à la frontière et ils ont dit que j’allais être expulsée », avait tweeté, abasourdie Yassmin Abdel-Magied, en se refusant à croire à une issue aussi inconcevable. Mais, dans le monde merveilleux de Trump, les portes de la terre d’accueil et de liberté par excellence n’ont pas fini par s’ouvrir comme

par magie. Elles sont restées hermétique- ment closes, tandis qu’elle était reconduite, sous bonne escorte, vers un vol de retour. Pour Matthew Covey, un avocat spécialiste de l’immigration qui a été interviewé par les médias américains, il n’est pas exclu qu’elle ait payé le prix fort de son militantisme. Sans doute a-t-il été jugé un peu trop séditieux pour l’outrancier président des Etats-Unis qui, sitôt installé dans le Bureau ovale, s’était empressé de signer un décret anti-immigra-

tion aux fort

s relents islamophobes. L’expulsion de Yassmin Abdel-Magied a fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Nombre de twittos en colère, parmi ses partisans et au-delà, ont fustigé la décision arbitraire des douanes américaines, pendant qu’un hash- tag #LoveForYassmin était lancé par Blair Imani, une activiste afro-américaine de confession musulmane.

L’aventure américaine de Yassmin Abdel- Magied a tourné court, et pire encore, a viré à la mésaventure humiliante dont le souvenir restera sans nul doute cuisant.

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