Commandante au sein de la Police nationale du Sénégal, Seynabou Diouf a été récompensée pour son service au sein de la MONUSCO – la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (RDC).
Au sein de la MONUSCO, la Commandante Diouf dirige actuellement un groupe de travail pour aider à prévenir et combattre l’exploitation et les abus sexuels à Goma, dans le Nord Kivu.
La policière sénégalaise est également responsable du Réseau des femmes de la police de la MONUSCO qui relie des policières dans des activités de formation, d’accompagnement et de développement professionnels et d’appui mutuel.
Le Prix de la policière de l’ONU a été créé en 2011 pour honorer la contribution exceptionnelle des femmes officiers de police aux opérations de paix des Nations Unies ainsi qu’à l’autonomisation des femmes. Le comité de sélection a récompensé la Commandante Diouf pour son service exemplaire, qui a eu un impact direct et positif au sein de la population locale et de la Police nationale congolaise.
« Par son travail en appui aux survivants de violences sexuelles au sein du Réseau des femmes de la police de la MONUSCO et ses initiatives visant à renforcer la police de proximité dans la Police nationale congolaise, la Commandante Diouf incarne l’esprit de cette récompense ainsi que les valeurs de l’Organisation », a déclaré le Commissaire Luis Carrilho, Conseiller de police des Nations Unies, dans un communiqué de presse. « Elle est un exemple pour nous tous », a-t-il ajouté.
Seynabou Diouf, qui a plus de 33 années d’expérience au sein de la Police nationale sénégalaise, s’est dit très honorée de recevoir cette distinction. « Cela compte beaucoup pour moi. La prévention de l’exploitation et des abus sexuels est une priorité pour moi, pour mon équipe et pour la MONUSCO. Nous sommes récompensés de nos efforts », a-t-elle déclaré.
Elle a indiqué qu’aucune allégation n’a été rapportée à l’encontre de la police de la MONUSCO cette année. « Mais nous pouvons toujours faire davantage – une seule allégation est une de trop », a dit la Commandante Diouf.
« Nous devons continuer de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour veiller à ce que ce chiffre reste à zéro et que les victimes d’abus reçoivent toute l’assistance nécessaire », a-t-elle souligné.
14e semaine de la police de l’ONU
Le Prix 2019 de la policière de l’ONU sera remis à Seynabou Diouf lors d’une cérémonie qui se tiendra le 5 novembre 2019, au siège des Nations Unies, à New York, à l’occasion de la 14e édition de la semaine de la police de l’ONU.
La semaine réunira des officiers et experts de police de 14 missions de maintien de la paix, de missions politiques spéciales et de bureaux régionaux qui aborderont les questions de performance, de renforcement de la conduite et de la discipline et de la pérennisation de la paix à travers la promotion des droits de l’homme.
Plus de 10.000 policiers de l’ONU sont déployés dans des opérations de paix de par le monde pour aider à renforcer la paix et la sécurité en appuyant les Etats membres dans des situations de conflit, d’après-conflit et de crise.
Objectif : 30% de femmes officiers de police de l’ONU d’ici 2028
Les Nations Unies visent à déployer 30% de femmes parmi les officiers de police et 20% parmi les unités de police constituées d’ici à 2028. Plus de 1.400 policières servent actuellement dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU.
La Commandante Diouf a été sélectionnée parmi 30 candidates de huit missions. La policière sénégalaise a auparavant servi dans deux autres missions onusiennes en Afrique : la Mission hybride des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) où elle était en charge des questions de conduite et discipline.
Le Sénégal est le premier pays contributeur de policiers aux opérations de paix l’ONU et figure parmi les cinq principaux contributeurs de personnels de police féminins.