Le MouToN De LA TABASKI,
En commémoration du sacrifice d’Ibrahim (As), plusieurs familles musulmanes ont immolé le jour de la Tabaski, un ou plusieurs moutons, malgré les coûts élevés provoqués par les enchères de commerçants opportunistes. En Côte d’Ivoire, le mouton est l’animal le plus prisé pour accomplir ce rituel et rares sont les personnes qui n’ont pas dégusté, ne serait-ce qu’un morceau de mouton, le jour de la fête de Tabaski. En réalité, la viande des bêtes immolées a fait l’objet de partage entre différentes catégories de personnes dans une optique de solidarité et de renforcement de la convivialité avec les autres.
LE MOuTON DE LA TABASKI, FAcTEuR DE SOLIDARITé AVEc LES DéMuNIS
De la philosophie de l’immolation du mouton de la Tabaski, l’idée du sacrifice est prépondérante. Ainsi, la bête immolée dans le respect des conditions requises constitue pour son auteur un sacrifice en vue de la recherche de la face d’Allah. A cet égard, elle est destinée à être partagée entre la famille et les plus démunis dans un élan de solidarité islamique. C’est ailleurs en cela que la tradition rapporte que le prophète immolait deux (2) bêtes dont l’une était destinée aux pauvres ne pouvant accomplir le sacrifice de ce jour. Ces dernières jouissaient alors des mérites spirituels au même titre que ceux qui ont fait l’immolation. Par ailleurs, la distribution d’une partie de la viande à des personnes démunies permet à ces dernières de participer à la joie de la fête tout en favorisant pour les donateurs de nombreux mérites spirituels qui améliorent leur existence terrestre et céleste. A cet effet, beaucoup de personnes conseillent de se déplacer pour retrouver des pauvres, s’il n’en existe pas de connu dans les environs de notre lieu d’habitation. Dans cette logique, on ne peut que fustiger les comportements tendant à garder, par devers soi et par pur égoïsme, l’intégralité de la viande du mouton de Tabaski afin de la consommer sur de longues périodes alors que des pauvres ou même de simples voisins n’en disposeraient pas pour agrémenter leur fête. Il faut également décrier « la tontine de viande » qui consiste à se donner réciproquement entre personnes ayant immolé, au mépris des véritables nécessiteux et bénéficiaires légitimes. Cette dernière pratique qui se justifie généralement par la volonté de leurs auteurs de respecter de vieilles coutumes familiales reste secondaire par rapport aux recommandations de la tradition islamique qui privilégient les pauvres auxquels on peut associer également les amis et voisins dans le partage.
LE MOuTON DE LA TABASKI, OBjET DE PARTAgE AVEc LES cONVIVES
Le musulman comme tout humain est un être social, avec des parents, des amis et des voisins. Alors, ses activités surtout celles de réjouissance ne sauraient se faire en écartant ces personnes. C’est pourquoi, de nombreux savants intègrent toutes ces catégories de personnes dans le partage de la viande du mouton de la Tabaski. Il est ainsi fortement conseillé de réserver une part de la viande à la famille, une autre aux démunis et la troisième part aux amis et voisins. En ce qui concerne cette dernière catégorie de bénéficiaires, la viande reçue ou consommée tout en permettant de renforcer les liens d’amitié et de voisinage constitue un acte de générosité qui a du mérite en Islam. D’ailleurs, le prophète a tellement valorisé le voisin que les compagnons ont pensé qu’il pouvait hériter du défunt musulman. Le partage de la viande de la fête de Tabaski se trouve dans la continuité de cette tradition, en permettant aux voisins et amis surtout non-musulmans de célébrer la fête avec nous. Toutes choses qui ne peuvent qu’améliorer les relations de voisinage et d’amitié et les transformer en relations fraternelles plus solides et plus harmonieuses. C’est pourquoi, il y a lieu de condamner les attitudes isolées et très minoritaires de certains voisins et amis pour qui la viande offerte pendant la Tabaski a vocation réelle de les amener à embrasser l’Islam contre leur gré. Sont également concernés ceux qui pensent que cette viande est un sacrifice mystique pour conjurer des sorts et les transporter chez les consommateurs extérieurs. Ce qu’il faut retenir et qui demeure réel est que le mouton de Tabaski est spécial en valeurs spirituelle et sociale. Au-delà du goût exquis que les cuisinières et cuisiniers impriment à la viande par les meilleurs soins et assaisonnements, le mouton de la Tabaski marque positivement les esprits et les relations entre donateurs et bénéficiaires. Ceux-ci devraient comprendre et adopter cette symbolique essentielle du mouton de tabaski et en conséquence éviter d’adopter des comportements spirituellement et socialement pernicieux. Plaise à Allah de nous accorder plusieurs fêtes de Tabaski dans la foi, la santé, la paix et la prospérité !
A Hassan