Vie de couple : comment les conflits belle-mère et belle-fille affectent le foyer

Abidjan (Côte d’Ivoire)
Les relations entre belle-mère et belle-fille, souvent, tendues sont à l’origine de bien de conflits dans les foyers où la belle-mère veut toujours exercer son « autorité » sur son fils au grand dam de la belle-fille qui y voit une « intrusion » inappropriée dans son foyer.

Edwige Zady épouse Guédé, professeur d’Anglais dans un lycée vit « confortablement »avec son époux, lui, officier de police, à Gagnoa, au centre-ouest. Un foyer que les voisins « jalousent » car « mon époux et moi formions un couple exemplaire où nous réglons nos différends au lit », soutient-elle.

Cette belle harmonie sera rompue quand pour des raisons de santé, « mon époux fait venir sa maman à la maison pour des soins. Ce que je trouve normal», relate Mme Guédé qui sera plus tard « la femme de malheur » pour « un oui ou non » de l’avis de sa belle-mère.

« Elle se braque contre moi chaque fois que je fais des remontrances à ma fille de 3 trois ans qui se trouve être son homonyme. Excédée de ses remarques mal fondées, parfois en public devant mes amies, je lui ai craché que ce n’est pas à elle d’élever ma fille pendant que je suis en vie », explique Edwige Zady-Guédé.

Comme elle, Mme Yolande Akissi Kouadio, cadre de société, relève la « négativité » de sa belle-mère qui « trouve toujours à redire sur tout et n’importe comment », selon elle, au point où Mme Kouadio « déprime » à chaque séjour de la mère de son époux, à la maison.

Une fois, poursuit Mme Kouadio, « elle m’a demandé pourquoi je dure à la messe ? Alors là, j’ai pété les plombs…et j’ai dit à son fils que j’en avais assez ». Les belles-mères, témoignent d’autres femmes, « pensent que nos époux sont encore leurs bébés qui doivent courir vers elles au moindre claquement des doigts ».

« La belle-mère veut tout contrôler dans la maison. Quand tu essaies de lui faire comprendre, elle te dit, pour toute réponse, c’est la maison de son fils. Quand tu venais le marier tu avais ceci, cela ? », déplore, Héliane Coulibaly épouse Gouin, commerçante.

Selon elle, tant sa belle-mère était « envahissante» que « son fils a décidé un jour que nous nous éloignions de la maison pendant un moment ». Le couple a passé une semaine dans un complexe hôtelier sans rien dire à la maisonnée.

« A notre retour, la vieille a présenté des excuses à son fils. Elle a compris que son fils n’était pas content de lui. Et depuis, elle et moi, sommes +réconciliées+ », assure Mme Gouin.

Pour le psychologue Maxime Tra-Bi Boty, ce n’est pas dans l’intérêt du couple que « la belle-mère se trouve en rivalité avec l’épouse de sa femme. Il faudra que la belle-mère sache que sa belle-fille est, également, née d’une mère ».

« Cependant, son arrivée dans le foyer de son fils devrait dépendre, également de son épouse. C’est avec l’accord des deux que son séjour serait effectif. C’est aussi valable pour la mère de la femme. Il faut que les deux belles-mères soient complices pour ne pas que l’une ou l’autre fasse une intrusion dans le foyer du couple », suggère M. Tra-Bi Boty pour « l’équilibre » du foyer.

Pour beaucoup de belles-mères, soutient le psychologue, « voir leur fils aller vers une autre femme est angoissant. Elles se demandent si l’épouse de leur fils peut lui procurer du bonheur comme elle l’aurait voulu. Avec cette appréhension, elle se croit obliger d’intervenir de temps en temps dans le foyer. Cela créé des chocs que la belle-fille n’accepte pas ».

HS/ls