Viviane Mina SIDIBÉ, Malienne, actrice et présentatrice télé : « Le mariage précoce est aussi néfaste que l’excision« 

Viviane Mina SIDIBÉ est une actrice comédienne dans l’univers du cinéma Malien. Autodidacte, cette jeune actrice, s’est fait une réputation solide et exemplaire aussi bien dans son pays que sur le continent africain. Grâce à son talent inouï, elle a raflé de nombreux prix sur le plan national et international. En plus de faire montre de son talent d’actrice, Viviane attire le regard sur le petit écran grâce à ses atouts de présentatrice télé. Afriquefemme.com, à travers sa rubrique ‘’Femmes Leaders’’ s’est intéressée cette semaine à la jeune dame pour vous la faire découvrir.

Comment avez-vous fait pour vous intégrer dans un domaine où vous n’avez aucune formation préalable? Parlant du cinema…

Comme on le dit: « vouloir c’est pouvoir ». La conviction, l’effort consenti, l’amour du cinéma et le tout couplé à la soif d’apprendre m’ont ouvert les portes de la famille cinéma.

Depuis combien de temps maintenant évoluez-vous dans le cinéma?

Depuis 13 ans.

Aujourd’hui vous êtes une actrice incontournable au Mali, comment en êtes-vous arrivée à ce stade? Et comment vivez vous cette situation, on va dire de célébrité?

Par le travail et la confiance de certains réalisateurs qui m’ont donné la chance de faire mes preuves et Dieu merci, je vis bien cette situation, je reçois de l’amour venant de partout.

En tant que femme et malienne, est-ce que vous acceptiez de jouer tous rôles? Ou alors y-a-t-il des rôles auxquels vous faites attention?

Il m’arrive de refuser certains rôles qui ne me mettent pas à l’aise et que je pourrais mal incarner.

Votre premier rôle principal a été dans le film ‘’les toiles d’araignée’’. Alors, qu’est-ce qui a permis au réalisateur de vous faire confiance au point de vous attribuer ce rôle?

Le réalisateur est le mieux placé pour répondre à cette question. Mais je crois qu’il avait besoin d’une personne qui pouvait passer d’une émotion à une autre : de l’amoureuse à la rebelle, à la battante.

En 2014, le trophée Fespaco et Canal+ aux journées cinématographiques de la femme africaine au Burkina Faso. Vous avez aussi remporté le prix de la meilleure comédienne à la 18eme édition ‘’des écrans noirs’’ de Yaoundé. Comment avez-vous vécu ces différentes récompenses? Quels ont été les critères qui vous ont permis d’être qualifiée de meilleure?

J’étais aux anges car c’était pour moi la confirmation de mon travail.

Vous avez dédié ces prix aux femmes du nord du Mali. Pourquoi particulièrement ces femmes?

Tout simplement parce qu’elles étaient victimes de maltraitance de tout genre de la part des extrémistes et en leur dédiant ces prix, c’était une manière de leur dire qu’on est avec elles.

Que pensez-vous de l’excision qui persiste dans certaines régions de votre pays?

Je pense qu’il est temps de mettre fin à cette pratique pour le bien être et l’épanouissement des jeunes filles, mères de demain.

Quel regard portez-vous sur le mariage précoce des jeunes filles au Mali? En tant que fille et comédienne malienne, quel combat menez-vous pour l’éradication de ce ‘’phénomène’’?

Le mariage précoce est aussi néfaste que l’excision. Laissons donc ces jeunes filles se développer physiquement et mentalement pour un foyer épanoui.

Heureusement, le cinéma permet de toucher un grand nombre de personnes. Le rôle que j’ai incarné dans le film *Toiles d’Araignées* m’a servi pour ma part, de lier l’utile à l’agréable en dénonçant le mariage forcé à travers la métamorphose de mon personnage, d’une fille docile à une rebelle et je continue de sensibiliser bon nombre de personnes à ce sujet et surtout mes oncles et tantes du village pour que mes cousines ne soient pas victimes de mariage précoce.