Vivre avec un avare affectif

Ils sont peu démonstratifs et peu enclins aux déclarations enflammées, aux compliments et aux gestes tendres. Pourquoi certains se comportent-ils, en couple, comme des avares affectifs ? Éléments de réponse.

Avec eux, les mots doux, les déclarations, les petites attentions et autres gestes tendres sont rares. Voire, inexistants. « En trois ans et demi, mon compagnon ne m’a quasiment jamais fait de compliments, raconte Louise, 31 ans. Les baisers ne sont pas non plus son fort, hormis pour dire bonjour ou au revoir. En public, il se comporte comme si nous n’étions pas un couple ». Si, en amour, chacun d’entre nous peut s’avérer plus ou moins démonstratif, les avares affectifs, eux, se caractérisent par leur distance, leur froideur, envers leur conjoint.

Une affaire masculine ?

« Il ne me dit jamais qu’il m’aime », « ne me tient pas la main dans la rue », « ne me fait aucune surprise »… Les témoignages de femmes aux compagnons visiblement pingres en tendresse sont nombreux.

Et pour cause, selon le psychanalyste Moussa Nabati : « Les femmes ont le désir et le besoin de se sentir aimées et que cet amour soit dit, montré, renouvelé quotidiennement. Elles sont amoureuses de leur compagnon et, en même temps, de l’amour. Les hommes, eux, sont plus à l’aise dans l’action. Ils ont envie de faire l’amour, plus que de l’exprimer par des mots. C’est une façon pour eux d’exprimer leur tendresse, leur désir. Ils ont également moins besoin de démonstrations quotidiennes ». Mais l’avarice affective n’est pas qu’une affaire masculine. Des femmes indifférentes, froides, fermées, envers leurs compagnons, il en existe aussi.

Ce que cache l’avarice

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Pourtant, avarice et amour semblent incompatibles. Aimer, n’est-ce pas s’ouvrir, se donner à l’autre ? Les confidences complices, les caresses partagées dans l’intimité, ne distinguent-elles pas la relation amoureuse de toute autre relation ? « En en privant l’autre, l’avare va se priver lui-même de cette tendresse, avance Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute. La vraie question est donc de savoir à quoi cette avarice correspond. A une peur de s’engager ? D’être englouti(e) dans la relation ? A un plus fort besoin de différenciation ? A l’expression d’un pouvoir sur l’autre ?… ».

Pour la psychothérapeute, l’avarice de l’un est généralement le symptôme d’un problème plus général. « Soit le couple est en train de se déliter car l’un des deux partenaires a décidé de ne plus y apporter d’oxygène ; soit il faut trouver ce qui dysfonctionne ».

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