Yopougon : le député Assalé Tiémoko instruit les citoyens sur l’importance d’une société de confiance

Le nouveau mouvement politique Aujourd’hui et demain Côte d’Ivoire (Adci) a rencontré, avec une forte délégation, les citoyens de la plus grande commune d’Abidjan à Yopougon Ananeraie Place Marie Josephine. Loin d’être un meeting, cette assise se voulait un cadre de formations et d’échanges sur « la société de confiance » que le mouvement entend construire avec les Ivoiriens. C’était le 04 juillet 2024 en présence des autorités coutumières, des associations et des Ivoiriens venus de différentes communes. Les détails ci-dessous.

« Construire une société de confiance, qu’est-ce que c’est réellement ? », c’est ce qui a été le point d’orgue de cette première prise de parole publique du mouvement depuis sa création en 2024. Un évènement que plusieurs centaines de personnes n’ont pas voulu se faire raconter. C’est le cas de l’étudiant Bamba Ibrahim. « J’entends beaucoup parler de Assalé Tiémoko. Je ne le connais pas vraiment. Hier j’ai vu une affiche sur le net, alors je suis venu l’entendre pour la première fois. », a-t-il dit. Pareil pour Dja Vivien Aristide, autre étudiant en Logistique qui dit attendre avec impatience l’honorable pour sa communication sur l’essence de ce projet de société qu’il porte.

Prenant la parole, Monsieur Amos Begui, secrétaire citoyen de la commune d’accueil, a traduit ses remerciements à toute l’assemblée présente avant de rassurer le député Tiémoko de la détermination et l’attachement du peuple de Yopougon au projet de ADCI dont il est le président. « Les habitants de Yopougon croient et sont entièrement engagés à votre vision », témoigna le premier responsable de la commune.

L’honorable Assalé Tiémoko s’adressant à la foule

Dans la foulée, l’honorable Assalé Tiémoko s’est dit honoré de la grande mobilisation entreprise à son intention et salue le dynamisme des militantes et militants Adci de Yopougon qui ont une fois de plus fait parler d’eux. Ça été l’occasion pour lui de faire un petit tour d’horizon sur son parcours avant d’aborder le sujet (société de confiance) placé au cœur de la rencontre. Pour l’orateur, la société de confiance est un idéal de société fondé sur l’intégrité, la justice, l’équité et la mise en avant de l’Ivoirien nouveau. Des valeurs indispensables au paysage politique qui souffre, depuis des décennies, d’une fragilité incontrôlable. À en croire le président, de nombreux Ivoiriens ne sont pas formés à la chose politique, ce qui en principe, relève de la responsabilité des partis politiques. « Un millième du budget de l’État est alloué aux grands partis politiques chaque année, soit l’équivalent de 13 milliards de nos francs », a-t-il révélé à la surprise générale, précisant que cette somme « devrait servir à former les militants à l’esprit démocratique et à la vie politique et citoyenne. »

Un préalable vital pour préserver la santé de la démocratie. Car « comment comprendre, s’interroge-t-il, que des citoyens puissent voter sur des bases ethniques ou pour des choses insignifiantes telles que les t-shirts ou billets distribués ? », a déploré le président de l’Adci. Cette expérience là, il confie l’avoir vécue à son désavantage lors des élections législatives de 2016 à Tiassalé. Cela prouve le manque de maturité politique et qui, malheureusement, perdure dans la plupart des organes politiques. C’est pourquoi Adci souhaite rompre avec ce « vieux » paradigme mortifère en insufflant du sang neuf à la politique ivoirienne afin de voir émerger une génération de jeunes Ivoiriens nouveaux, plus conscients et mieux formés. « Ici à Adci, nul n’entre s’il n’est épris d’intégrité. Nous voulons des gens ordinaires pour faire des choses extraordinaires autour de cette société de confiance partageant des valeurs d’intégrité et d’équité sans quoi aucune société ne peut prétendre à un développement vrai. »

Poursuivant, le candidat malheureux à la récente élection de l’Uvicoci n’a pas manqué de montrer sa déception vis-à-vis de ses pairs. Selon lui, bon nombre de parlementaires ne méritent pas de siéger à l’Assemblée nationale y compris dans l’opposition. C’est d’autant plus vrai que « la plupart des textes du parlement sont adoptés presque unanimement par les députés sans consultation des peuples qui les ont pourtant élus. D’autres vont jusqu’à afficher un mutisme total durant leur mandat entier », signifia-t-il et d’ajouter : « La plupart sont ceux qui réclament le titre « d’honorable » alors qu’ils n’honorent pas le peuple véritablement en portant leurs voix et leurs intérêts dans l’enceinte des deux chambres parlementaires ». Un constat qui, pense-t-il, nécessite une médiatisation en direct des débats parlementaires pour les rendre plus transparents.

Convaincus que le paysage politique actuel « ne peut être amélioré sans le renouvellement de l’hémicycle », Adci et son président Tiemoko projettent d’envahir le parlement, là où se décide le destin des Ivoiriens, et ce, dès les prochaines échéances en 2026 à commencer par les six sièges réservés à la commune de Yopougon. Objectif, mieux faire valoir les intérêts des concitoyens comme le député, lui même, a su le démontrer aux Ivoiriens grâce à ses nombreuses enquêtes et combats sur la bonne gouvernance et plus récemment, les Ivoiriens s’en souviendront, sur l’affaire des datas ainsi que la suppression du Coges dans les établissements scolaires.

L’élu de la nation a rassuré l’auditoire de sa très prochaine destination sur l’épineuse question de la CIE et de Canal+. Mais le candidat indépendant sait très bien qu’il n’aura que les Ivoiriens comme arme unique. Pour cela, il a exhorté au double enrôlement dans les rangs de Adci et sur la liste électorale.

À la question de savoir s’il gardera toujours la proximité qu’il entretien avec les populations une fois au pouvoir suprême, Tiémoko Assalé affirme sans fard de maintenir la permanence de ce lien avec les Ivoiriens. « Je reconnais que beaucoup ont trahi le peuple après avoir tenu des promesses, mais je reste convaincu que l’éducation et l’amour du prochain sont les boucliers contre la tentation », a dit l’ancien prisonnier de Maca avant de préciser qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle, « le plus urgent » étant d’abord de révéler son identité à l’ensemble de la population. Nous sommes un jeune mouvement. C’est nous qui gouvernerons demain. Pour l’heure, nous devons commencer par faire nos « quatre pattes » en avançant « lentement » mais « sûrement. »

Prenant la parole, le secrétaire exécutif, Roger Youhan de Adci a réitéré la volonté du mouvement à divorcer d’avec les protestations de salons et de quartiers au profit d’ « une politique qui vise à servir la population et non à sévir contre elle ». « Aujourd’hui et demain la Côte d’Ivoire (Adci) est un projet de développement durable comme le nom l’indique. On s’est rendu compte que la confiance est le socle de ce développement », affirmait-il avant de lancer un appel aux Ivoiriens qui hesitent encore à s’intéresser à la politique en partant sur de nouvelles bases d’une Côte d’Ivoire unie souhaitée par le père fondateur plutôt que tribale.

Monsieur Konaté Vakaramoko, secrétaire général des impactés du déguerpissement de Yopougon Gesco n’a pas voulu rester sans mot dire « Nous estimons que l’honorable est un homme véridique et présent pour la cause des Ivoiriens. Il n’a pas manqué de nous soutenir dans nos épreuves. Nous venons lui témoigner cette reconnaissance, et nous implorons les autorités à vite statuer sur notre cas pour nous sortir de ces difficultés », a-t-il plaidé.

« C’est une rencontre très édifiante à laquelle je viens de participer », s’est réjouie Mlle Fofié Pascaline étudiante et originaire de Tanda témoignant, elle aussi, de la fiabilité de l’honorable à travers ses actions pour le pays.

Pour rappel, Adci vient de naître et aura ses trois mois d’existence précisément le 24 septembre prochain. Il jouit d’une reconnaissance officielle comme toute bonne structure. Son siège principal, appelé « maison du citoyen », est le seul dans l’histoire du pays à être situé à Yamoussoukro. Deux autres maisons du citoyen sont respectivement à Tiassalé et à Cocody, une manière de s’inscrire dans la dynamique de décentralisation. Le mouvement est ouvert et tend la main à tout autre organe voulant poursuivre l’action du changement. L’adhésion à Adci se fait à des sommes très accessibles selon les localités (1 000 F pour les villages et 2 000 F pour les communes). Cette rencontre à Yopougon est le premier regroupement public dans le cadre du mouvement. Plusieurs autres communes devraient recevoir la visite du Bureau dans les jours à venir. Une photo de famille a mis fin à la cérémonie.

Sultane Cissé (journaliste stagiaire)