Zimbabwe: disparition de l’ancien président Robert Mugabe

L’ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe, est mort à l’âge de 95 ans, a annoncé vendredi 6 septembre son successeur, Emmerson Mnangagwa, sur son compte Twitter. Robert Mugabe, malade, était hospitalisé depuis plusieurs mois à Singapour.

Son successeur Emmerson Mnangagwa, qui l’avait acculé à la démission en novembre 2017, rend hommage à Robert Mugabe, père de l’indépendance de son pays et icône de la libération de son peuple. Emmerson Mnangagwa a réagi depuis Le Cap, en Afrique du Sud, où il participe aux travaux du Forum économique mondial Afrique. Il est d’ailleurs rentré en urgence à Harare.

Robert Mugabe était hospitalisé à Singapour depuis cinq mois mais la maladie dont souffrait l’ancien chef de l’État n’avait pas été explicitée. Il est mort cette nuit à 2h40 TU. La rumeur le disait atteint d’un cancer, mais son entourage expliquait ses fréquents séjours à Singapour par le traitement d’une cataracte.

Le leader de l’opposition Nelson Chamisa présente ce matin ses condoléances à la famille Mugabe mais assure qu’il reviendra en longueur sur les profondes différences entre son parti et le héros de l’indépendance.

Le « champion » de la lutte contre le colonialisme

Les premières réactions internationales commencent à arriver. En Afrique du Sud, la mort de l’ex-dirigeant fait réagir, surtout pour l’ANC de Nelson Mandela, dont Mugabe était le plus fidèle allié. Le parti a exprimé sa profonde tristesse au moment d’apprendre son décès et regrette la disparition d’un ami, d’un leader et d’un « révolutionnaire ». Le président sud-africain Cyril Ramaphosa salue un « champion » de la lutte contre le colonialisme.

Le président namibien Hage Geingob a rendu hommage appuyé au « révolutionnaire exceptionnel », au « combattant tenace de la liberté ». Il faut rappeler que la Namibie, comme l’Afrique du Sud, ont profité du soutien actif du Zimbabwe de Robert Mugabe jusqu’à la fin de l’apartheid.

Ailleurs sur le continent, sa mort inspire des réactions un peu plus circonspectes. Au Kenya, le président Uhuru Kenyatta parle plus prudemment de « son rôle essentiel dans la formation des intérêts du continent africain ». De même, le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, salue un homme qui « a consacré la plus grande partie de sa vie au service du public ».

Quant à la Chine, elle voit en Robert Mugabe un dirigeant « exceptionnel ». Pékin fut l’un des rares partenaires du régime de Robert Mugabe. « Durant sa vie, il a fermement défendu la souveraineté de son pays, s’est opposé aux ingérences étrangères et a activement promu l’amitié et la coopération entre la Chine et le Zimbabwe et la Chine et l’Afrique », a déclaré devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang. En Russie, le président Vladimir Poutine rappelle sa « grande contribution personnelle à la lutte pour l’indépendance ».

rfi