Pour le croyant musulman, l’exigence de consommer de la nourriture et de la boisson licites se situent à plusieurs niveaux, spirituel, éthique et physiologique. Il est admis que ce que consomme un homme provient généralement de ce qu’il acquiert par son labeur. Or, c’est là que se situe la problématique. Ce labeur est-il une activité licite ? L’objet de l’activité est-il licite ? Les transactions issues de cette activité le sont-elles ? Autant de questions que doit se poser tout croyant avant de consommer toute nourriture ou boisson issues de son labeur. C’est pourquoi Allah nous dit dans le Noble Qour’ane au verset 33 de la sourate 7 (Al Araf) : « Dis : Mon Seigneur n’a interdit que les turpitudes (les grands péchés) tant apparentes que sécrètes, de même que le péché, l’agression injustifiée… » Par exemple, le transport est une activité licite. Mais quand le transporteur convoie du vin, l’objet de son labeur devient illicite, donc le fruit qu’il en tirera devient aussi illicite. Par ricochet, la nourriture dont il se procurera devient illicite. Autre exemple, être salarié du public ou du privé est licite. Mais, lorsque dans le cadre de son activité, le salarié s’adonne aux actes de corruption, son activité devient illicite, donc le fruit de son labeur le devient aussi. Plus besoin de dire que ce qu’il consomme et boire devient illicite. En réalité, l’homme ne doit jamais perdre d’esprit qu’il sera interrogé sur tout ce qu’il a en pensée et pose comme action. C’est pourquoi les rapprochés d’Allah ont toujours été scrupuleux au sujet de tout ce qu’ils acquièrent et consomment. On raconte que Sarriy As-Saqati était un homme pieux reconnu pour son intégrité en matière de religion. Malgré son intégrité, il raconta l’anecdote suivante : « un jour, j’étais à Tarsus en compagnie de jeunes gens qui étaient de pieux adorateurs. La maison contenait un four qu’ils utilisaient pour la cuisson. Quand ce four se brisa, j’en achetai un nouveau, mais leurs scrupules étaient si grands qu’ils refusèrent d’y cuire quoi que ce soit. » Répondant un jour à une question à propos de l’intégrité, Soufyane At-Thawri (ra) dit : « J’ai découvert et vous devez en êtes sûrs, que l’intégrité s’applique à chaque pièce de monnaie. Si vous trouvez une pièce de monnaie et la laissez de côté, alors sachez que vous êtes un musulman pieux. » Comme on le voit, avant de consommer ou boire quoi que ce soit, il faut s’assurer de sa licité ainsi que de sa provenance. Qu’Allah nous accorde cette intégrité. Amine.
Nurudine OYEWOLE Expert-Consultant en communication [email protected]