A la suite de sa rencontre avec Ouattara…

 

Bédié pourrait-il contenir les faucons du PDCI ET CEUX DE L’OPPOSITION ?

Un vent d’espoir à un retour définitif à la paix, souffle, depuis mercredi dernier, à la suite de la rencontre entre le président de la République, Alassane Ouattara, et le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié. Le président Bédié à la tête d’une op­position qui est à la base des vio­lences enregistrées dans le pays après l’appel à la désobéissance ci­vile, a décidé d’accepter la main ten­due du président Ouattara. Ces deux personnalités ont décidé de « briser le mur de glace » en se par­lant pour redonner une chance à la paix dans le pays. Un geste salué par de nombreux observateurs de la vie politique ivoirienne. Si l’acte p usé par le patron du Pdci-Rda est Salué par de nombreux Ivoiriens, il n’en demeure pas moins que cela est diversement apprécié au sein des partis de l’opposition et au sein même de son parti, le Pdci-Rda. Pour cette rencontre, certains avaient commencé à brandir des conditions. Le Pr Niamkey Koffi, Se­crétaire exécutif en chef par intérim du Pdci-Rda, a, le jour même de cette rencontre, signé un communi­qué dans lequel il égrenait un cha­pelet de conditions qui devaient être remplies par le chef de l’Etat, avant cette rencontre. Une voie dans la­quelle visiblement, le président Bédié ne s’inscrivait pas. A preuve, ce rendez-vous avait été fixé avec l’accord du président Henri Konan Bédié lui-même qui n’a pas fait de difficulté. Il a montré sa bonne dis­position à échanger avec son jeune frère sans condition préalable, pour donner une chance à la paix. Cela, bien que des cadres de son parti soient en prison. Ce que certains, à l’image de Niamkey Koffi, ne parta­gent pas. Toute chose qui laisse croire que le Sphinx de Daoukro devra se surpasser pour ramener certains à la raison. Bédié sera-t-il suivi dans sa démarche ? Le prési­dent du Pdci-Rda pourrait-il conte­nir les faucons du Pdci et ceux qui sont dans le camp de l’opposition ? Le successeur du Président Hou- phouët-Boigny devra se montrer convaincant face à l’aile dure dans son camp et dans celui de l’opposition. En d’autres termes, il devra en filer  son costume de chef de cette opposition et montrer la voie à sui­vre. Cette voie qu’il a décidé d’em­prunter avec son jeune frère, le président Alassane Ouattara. Bédié devra montrer qu’il a eu raison de prendre cette décision. Puisque cette rencontre, à peine, a-t-elle a eu lieu, porte déjà ses fruits. En effet, en plus d’avoir pu créer une décrispation et une baisse des ten­sions, elle a permis de lever le blo­cus devant le domicile du secrétaire général du Epi, Assoa Adou. C’est fièrement que le numéro 2 du Fpi a fait un post sur sa page Facebook pour l’annoncer et remercier tout le monde. Mais en réalité, cette liberté, il la doit au président Bédié qui s’est inscrit dans la voie du dialogue. Ce qui n’aurait jamais été possible dans un bras de fer avec l’Etat. Cela pa­rait désormais une évidence que le fait que Bédié et Ouattara ont re­commencé à se parler, la situation des opposants qui se sont inscrits dans la désobéissance civile, pour­rait s’améliorer.

LA MAIN TENDUE DEOUATTARA, UNE CHANCE POUR L’OPPOSITION

Dès lors, la raison devrait donc ha­biter les va-t’en guerre au sein du Pdci et des partis de l’opposition. Jean-Louis BiIIon, secrétaire exécutif du Pdci, qui a appelé au dialogue et de crise pacifique, a obtenu la levée du blocus sur le siège du Pdci-Rda. L’opposition est donc mal placée aujourd’hui, pour poser des condi­tions. Ceux qui ont fait le choix de la violence s’en sont bien rendus compte. Cette voie était sans issue, si ce n’est qu’elle a donné lieu à des ruines et désolation au sein des po­pulations. Mais en face, la réaction de l’Etat ne s’est pas faite attendre. Des cadres de l’opposition ont été arrêtés et écroués, certains ont vu leurs domiciles faire l’objet de blocus quand d’autre ont préféré  prendre la poudre d’escampette. En d’autres termes, les initiateurs de la désobéissance civile et l’appel à la transition, n’ont eu comme résultat qu’un échec cuisant. La main ten­due d’Alassane Ouattara se pré­sente aujourd’hui comme une véritable aubaine, une chance. Parce qu’en réalité, cette opposition se trouve dans une très mauvaise posture pour espérer poser des conditions. Cela, Henri Konan Bédié l’a compris. C’est pourquoi il n’a pas hésité, sans écouter ces « faucons’’, à accepter la main tendue de son jeune frère, Car rien ne s’obtient dans la violence. Et ils en ont fait l’amère expérience. Le président du Pdci-Rda à la tête de cette opposi­tion pourrait donc surfer sur ce qu’a déjà obtenu l’opposition grâce à cette première prise de contact avec le président Ouattara pour faire plier l’aile dure dans son camp et dans celui de l’opposition, il a une très grande responsabilité, il devra pouvoir user de tout son poids au sein de cette opposition de son in­fluence à la tête du Pdci-Rda pour ramener tout le monde à la raison. Les regards sont désormais tournés vers le Sphinx de Daoukro qui a déjà pris langue avec le chef de l’Etat, s’est engagé devant la Nation à poursuivre ses échanges avec son jeune frère pour la paix dans le pays. Ouattara et Bédié ont ouvert la voie de la pacification. Bédié va-t-il per­mettre que cette volonté qu’il a affi­chée, puisse être compromise ? On n’en doute bien. Dès lors, il lui ap­partient de prendre ses responsabi­lités et mettre tout le monde d’accord sur sa démarche, montrer qu’il maîtrise son groupe, La balle est désormais dans le camp de l’op­position et du président du Pdci.

 

 

LE MATIN  VENDREDI LE 13 NOVEMBRE 2020