Dans le langage ordinaire le mot « bain » (ḡusl) signifie en général l’écoulement d’eau sur un objet quelconque, mais, comme terme de droite, le « bain » est l’ablution générale du corps accomplie dans une intention spéciale.
Les circonstances qui rendent le bain nécessaire sont au nombre de six. Trois de ces six circonstances se rapportent aux deux sexes.
La première en est la rencontre des parties circoncises de deux individus de sexe différent. « Rencontre » signifie ici l’introduction du gland de la verge ou de ce qui en tient lieu en cas de perte du gland, par un homme vivant dans les parties génitales d’une femme, d’un animal quelconque, même d’un poisson. L’homme qui a commis cet acte est at teint d’une souillure grave tout aussi bien que la femme ; mais si l’acte a été commis sur un cadavre ayant déjà subi l’ablution funéraire, le cadavre en question n’a pas besoin d’être lavé de nouveau.
L’hermaphrodite, dont le sexe est incertain, n’est point en état de souillure grave, ni quand il a introduit sa verge dans une autre personne, ni quand il a subi l’introduction.
La deuxième des circonstances qui rendent le bain nécessaire pour l’homme aussi bien que pour la femme consiste dans l’émission, c’est-à-dire la sortie, du sperme, non causée par l’introduction de la verge. L’émission est une cause de souillure grave, de quelque petite importance qu’elle soit ; même l’émission d’une seule goutte et l’émission maladive de sperme ayant la couleur du sang sont comprises dans les termes de la loi. Il est encore indifférent que l’émission ait lieu par suite du coït ou non, qu’elle ait lieu pendant qu’on est éveillé ou pendant le sommeil, qu’elle soit ou non accompagnée d’un sentiment lascif, et enfin qu’elle ait lieu par la voie ordinaire ou par une autre voie, ce qui peut arriver par exemple à la suite d’une lésion de l’épine dorsale.
En troisième lieu le bain est nécessaire pour l’homme et pour la femme par suite de la mort, excepté quand il s’agit d’un martyr.
Trois autres circonstances qui rendent le bain nécessaire, sont spéciales aux femmes, à savoir : la menstruation, c’est-à-dire la sécrétion périodique de sang d’une femme ayant neuf ans accomplis ; puis les lochies, c’est-à-dire la sécrétion de sang après les couches. Tout le monde est d’accord que les lochies rendent le bain nécessaire.
L’auteur ajoute : et les couches elles-mêmes. Les couches accompagnées d’écoulements rendent encore le bain nécessaire selon tous les juristes, et selon la meilleure doctrine, il en est de même des couches non accompagnées d’écoulements.
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