Autour de Macron, l’heure des doutes

Les soutiens du président lui font des reproches. Sur le fond, il ne changera pas. Sur le style, il écoute. Entendra-t-il ?

On connaît le goût d’Emmanuel Macron pour la provocation. Dans ce registre, il ne déçoit jamais. Tout récemment, l’un de ses contacts réguliers – de ceux qu’il sollicite et qu’il écoute – lui balance, mi-narquois, mi-admiratif : « Tu es vraiment fait pour la politique, tu es autoritaire, cynique, ingrat. » Et le président de répondre : « T’as pas un quatrième adjectif ? »

Autoritaire, cynique, ingrat, c’est déjà pas mal ! Tant que l’autorité ne vire pas à l’autoritarisme, que le cynisme exprime la prise en compte du réel, et l’ingratitude, le refus du clientélisme, tout va bien : les Français n’apprécieraient pas un président Bisounours et sous influence. Mais si les trois adjectifs dérivaient vers l’arrogance, l’éloignement, le mépris ? Ils sont quelques-uns, dans l’entourage du chef de l’Etat, conseillers, parlementaires, compagnons de route, à redouter ce glissement. Eux-mêmes voient le président comme un garçon « simple, direct et amical », tout en le mettant en garde contre la perception de ses concitoyens. Lucides, mais prudents, ils ne parlent que sous couvert d’anonymat.

Source : www.lexpress.fr