fête de Ramadan 2018 aura été célébrée en Côte d’Ivoire de façon particulière avec le retour aux anciennes pratiques, où des vil- lages et des villes refusaient de suivre les consignes indiquées par le Conseil Supé- rieur des Imams (COSIM) et le CODIS, l’équivalent de COSIM chez les sunnites. Les raisons évoquées sont les mêmes comme hier. “On n’a pas vu la lune’’, ou “on n’a pas été informé à temps’’
Ainsi, chacun veut voir la lune avant de pro- clamer la fin du mois du jeûne ou être in- formé à temps. Cela est-il vraiment possible sur un territoire de 322.000 Km2 avec des centaines de villes, et des milliers de vil- lages et de campements ?
Assurément non ! Donc que faut-il faire alors ?
De prime abord, il y a cinq choses qui sont claires :
heures, mais plutôt entre 18h et 19h ;
La lune n’apparait pas à 22
2. Il est impossible de voir la lune dans chaque village ou ville au même mo- ment ;
3. La vision ou la non vision de la lune affecte aussi bien les musulmans que les non musulmans dans la société ;
4. L’Etat pour des raisons de sécu- rité, et de la proclamation du caractère férié du jour de Ramadan, est intéressé par la vision de la lune de fin de Rama- dan.
5. Les opérateurs économiques sont impactés considérablement quand dans la journée ils ne savent pas si le len- demain est un jour ouvrable ou non.
Aussi voici quelques propositions de solu- tions :
1) Avec des experts des astres et de la météo, il faut choisir une dizaine de loca- lités réparties sur tout le territoire national (Nord, Sud, Centre, Est, et Ouest) ;
2) Les localités doivent avoir toutes les commodités pour communiquer avec le
comité central d’observation de la lune ins- tallé à Abidjan ;
3) Dans ces localités, il faut installer des comités d’observation de la lune ;
4) Chaque mois, ces comités siége- ront sur la vision du croissant lunaire men- suel ;
5) En ce qui concerne particulière- ment la vision du croissant lunaire pour le début, et la fin de ramadan, le comité natio- nal d’observation de la lune du COSIM et du CODIS doit siéger entre 17h30 et 18h30 afin de produire un communiqué final avant 19h au plus tard ;
6) Dans le communiqué final, le COSIM et le CODIS doivent donner des in- formations sur l’apparition ou non de la lune dans les pays voisins tels que le Ghana, le Burkina, le Mali, la Guinée et le Liberia. De telles dispositions auront l’avantage d’éviter les désagréments aussi bien au ni– veau de la communauté musulmane que de la communauté nationale ainsi qu’au niveau de l’Etat et des opérateurs économiques.
Si à l’origine l’Islam a demandé que l’on puisse voir la lune pour commencer ou ter- miner le jeûne du ramadan, cela était sage et intelligent. Car le ciel couvre la terre en- tière ; ainsi chaque village, chaque campe- ment, chaque citoyen avait un moyen accessible pour débuter ou mettre fin à son jeûne.
Mais aujourd’hui le monde est devenu un village planétaire où on ne doit plus agir comme si on était seul. On doit tenir compte du texte et du contexte comme à l’époque de la révélation où le contexte était l’épar- pillement des populations et sans moyens de communication globale. Aujourd’hui, c’est toujours le même ciel et la même lune. Ce qui a changé, c’est notre organisation et nos moyens de communication. La communauté musulmane de Côte d’Ivoire, et ses imams sont réputés pour leur bonne organisation. En un mot comme en cent, on peut éviter ce qui s’est passé au niveau de la communica- tion sur la vision de la lune de fin de rama- dan 2018. Il faut le reconnaitre humblement et se remettre au travail.
A la semaine prochaine In cha Allah
Parution du croissant lunaire: non au désordre