ABIDJAN.NET ET NOUS

Abdjan.net est un portail inter- net conçu, réalisé et animé par une équipe de jeunes ivoiriens. Ce site est un véritable succès éditorial. Il contribue à la démo- cratisation de l’accès à l’infor- mation, toutes les informations qui suscitent bien des débats entre internautes ivoiriens en particulier. Dans ce cadre, que de débats contradictoires, que de fausses informations et surtout que de calomnies avec assez souvent des propos xénophobes, tribalistes et haineux. Mais que fait abidjan.net pour filtrer les propos de ces internautes que la technologie permet d’identifier ou d’exclure ? En Côte d’Ivoire, le premier procès public contre un internaute qui a appelé aux meurtres de gendarmes est la preuve de cette possibilité. Même en occident, on ne laisse pas dans l’impunité durable, les auteurs de propos qui incitent à la violence, à l’extrémisme reli- gieux ou à la révolte contre les institutions républicaines et ceux qui les incarnent.

Justement dans ce cadre, Face- book a une équipe de modéra- tion de 7500 personnes qui surveillent les propos des inter- nautes de son réseau social. On sait que beaucoup d’internautes se cachent derrière des faux comptes. Ainsi, Facebook a dé- tecté 583 millions de faux comptes sur ses 2.2 milliards d’utilisateurs. Au premier tri- mestre 2018, Facebook déclare avoir reçu 2.5 millions de dis- cours haineux, c’est-à-dire des discours comme des attaques

discrètes sur les gens sur la base de leur race, ethnie, nationalité, origine, religion, etc. Il s’agit en fait de tout ce qu’on trouve en abondance et sans modération sur Abidjan.net. Par ailleurs, Fa- cebook déclare avoir supprimé au premier trimestre 2018, plus de 1.9 millions de contenus dji- hadistes ainsi que 21 millions de contenus de nu ou sexuel.

Bien entendu, ce n’est pas une tâche aisée. Car, il faut pouvoir utiliser des technologies très pointues qui permettent une dé- tection automatique et en temps réel, des contenus ciblés qui sor- tent de nulle part et en perma- nence. Dans un pays comme la Côte d’Ivoire qui sort d’une longue crise dans laquelle les facteurs identitaires religieux et ethniques ont joué un grand rôle, Abidajn.net devrait faire des ef- forts supplémentaires comme Facebook.

En somme, en attendant de pu- blier sa stratégie de modération des contenus ainsi que les résul- tats obtenus jusque-là après son succès éditorial et commercial, Abidjan.net doit aussi contribuer à un climat de paix, de convivia- lité et de responsabilité au ni- veau de ses millions d’utilisateurs ivoiriens qui l’on adopté spontanément comme un patrimoine national. Cela est techniquement possible, politi- quement correct et moralement recommandé.

A la semaine prochaine In cha Allah