Affaire Khashoggi : le reporter avait le projet d’un cyber-mouvement d’opposition

Deux mois après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, l’affaire n’a pas fini de livrer ses secrets. La chaîne de télévision américaine CNN publie des messages que Jamal Khashoggi a échangés avec l’un de ses compatriotes également exilé et critique du prince héritier Mohammed ben Salman. Cette correspondance entre les deux opposants saoudiens a été espionnée.

Jamal Khashoggi vivait aux Etats-Unis. Omar Abdulaziz, lui, est exilé au Canada. Dans leur correspondance, dont CNN publie des extraits, on découvre un Jamal Khashoggi très critique à l’égard du prince héritier saoudien Mohammed ben Salman. Le journaliste compare l’homme fort du royaume au personnage de jeu-vidéo Pac Man « qui dévore tout sur son passage ».

Plainte contre une firme israélienne

Au fil de leurs échanges, les deux dissidents saoudiens décident de passer à l’action : ils veulent créer un cyber-mouvement d’opposition. Mais en août dernier, les deux hommes apprennent que les autorités saoudiennes ont été informées de ce projet.

Deux mois plus tard, Jamal Khashoggi entre au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul et n’a jamais été revu vivant.

Depuis, des spécialistes de l’université de Toronto au Canada ont découvert que les conversations des deux dissidents saoudiens avaient été espionnées à l’aide d’un logiciel élaboré par une firme israélienne: NSO.  Selon le quotidien israélien Haaretz, l’Arabie saoudite a acheté cet outil informatique l’année dernière et l’aurait aussi utilisé pour espionner des opposants ainsi qu’une chercheuse d’Amnesty International.

De son exil au Canada, Omar Abdulaziz, l’interlocuteur et associé de Jamal Khasshoggi annonce qu’il porte plainte contre la compagnie israélienne.

RFI