Un tribunal sud-africain, saisi par un voisin, a ordonné à une mosquée du Sud-Est du pays d’«atténuer les appels à la prière» jugés «trop bruyants» en cessant d’utiliser un système d’amplification extérieure, a déploré lundi 31 août une institution musulmane. «Nous estimons que ce jugement est un mauvais jugement», a déclaré à l’AFP le président du Réseau musulman sud-africain, Faisal Suliman, «nous allons faire appel», s’il le faut «jusqu’à la Cour constitutionnelle.
De confession hindouiste, Chandra Ellaurie, qui vit en face de la Madrasah Taleemuddeen, un institut islamique situé près de Durban, avait saisi le tribunal pour lui demander d’interdire les appels à la prière et d’ordonner la fermeture de la mosquée. À l’appui de sa requête, il estimait que les appels à la prière, notamment à l’aube, entravaient la jouissance de son droit de propriété.
Dans son jugement rendu vendredi, le tribunal estime que la proximité de la propriété du demandeur avec la mosquée appuie son affirmation selon laquelle «l’appel à la prière interfère avec son espace privé» et ordonne à la mosquée de faire en sorte que l’appel du muezzin ne puisse être entendu de l’intérieur du domicile de M. Ellaurie et de limiter chaque appel à la prière à trois minutes.
Selon M. Suliman, c’est la première fois de l’histoire récente que quelqu’un saisit la justice pour empêcher un lieu de culte d’exercer certains de ses rituels. En Afrique du Sud, les musulmans représentent environ 2% de la population, selon l’organisme officiel des statistiques StatisticsSA.
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