En Arabie saoudite, le droit des femmes continue de progresser grâce à l’implication de la princesse Reema bint Bandar ben Sultana, la première Saoudienne à être désignée en Conseil des ministres à un poste à hautes responsabilités au sein du Comité général sportif, l’équivalent du ministère des Sports.
Récemment les Saoudiennes ont obtenu le droit de conduire et de se rendre dans des stades pour assister à des matchs. Mais comme l’a justement déclaré la princesse Reema bint Bandar ben Sultana lors d’une conférence à Washington : « Ce sont des victoires rapides à mettre en place, nous savons que nous pouvons le faire : autoriser des femmes dans les stades, autoriser des femmes à conduire, c’est très bien, mais les femmes au volant, ce n’est pas la panacée des droits des femmes ».
47 salles de sport réservées aux femmes
La jeune princesse ne compte pas voir le changement s’arrêter là. Grâce à son poste au gouvernement, elle souhaite encourager Riyad à œuvrer encore plus pour le droit des femmes, et notamment via le sport : « J’ai encouragé les femmes à sortir dans la rue et à faire de l’exercice dans les parcs publics. Je dis aux femmes qu’elles n’ont pas besoin d’autorisation pour s’entraîner en public, elles n’ont pas besoin de permission pour créer leurs propres programmes sportifs. Et de plus en plus, elles le font. ». La princesse travaille sur l’octroi de licences aux gymnases féminins à travers le Royaume. Car si les gymnases ont toujours été là, ils existaient seulement grâce à un vide juridique. Une structure officielle pour l’octroi de licences a été créée, et cela a permis de promouvoir ces espaces de bien-être pour les femmes.
Le royaume dispose désormais de 47 salles de sport réservées aux femmes et le ministère des Sports vise l’autorisation de 500 gymnases. Or il est estimé que chaque gymnase emploiera environ huit personnes. Cela représente la création de 4 000 emplois pour les femmes, sans ajouter les emplois créés indirectement, par exemple dans la vente d’équipements sportifs.
Démocratiser le sport pour diversifier l’économie
Aux États-Unis, le secteur du fitness pèse plus de 50 milliards. De son côté, l’Arabie saoudite espère à son tour développer ce domaine en démocratisant le sport. Dans cet optique, les missions de la princesse Reema sont : la promotion des sports et des activités physiques, un meilleur retour sur investissement dans les clubs et installations sportives ; et pour finir, permettre aux athlètes professionnels saoudiens de devenir des sportifs de renom.
L’Arabie saoudite a budgétisé près de 600 millions de dollars pour construire les bases d’un écosystème sportif d’ici 2030. Bien que ce chiffre n’inclut pas les dépenses d’infrastructure et couvre seulement les deux prochaines années, il donne une idée de l’ampleur des dépenses prévues pour le sport. Il est probable qu’entre 3 et 5 milliards de dollars soient dépensés pour développer un écosystème sportif d’ici 2030. Cela pourrait signifier une augmentation de 7 milliards de dollars par an du PIB et la création d’environ 100 000 emplois.
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