Aucun accord n’a été trouvé entre la Côte d’Ivoire, le Ghana et les multinationales invitées à négocier sur un prix plancher pour le cacao. Les deux pays producteurs ont néanmoins adopté un nouveau mécanisme de fixation des prix, instaurant un différentiel de 400 dollars la tonne.
La Côte d’Ivoire et le Ghana ne sont parvenus, le 3 juillet, à convaincre l’industrie du cacao sur l’instauration d’un système de prix plancher de 2 600 dollars la tonne. Aucun accord consensuel n’a été trouvé.
La réunion, qui a duré plus de quatre heures, a laissé place à une conférence de presse d’à peine 10 minutes, organisée par Joseph Aidoo, le directeur du Ghana Cocoa Board (Cocobod) et par Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil café-cacao (CCC) de Côte d’Ivoire. Dans le malaise ambiant, les conférenciers ont annoncé l’instauration d’un nouveau mécanisme de fixation des prix par les deux pays, instaurant un différentiel de 400 dollars la tonne pour garantir le prix plancher.
Le 11 juin dernier, les deux pays avaient déjà annoncé la suspension de leurs ventes de cacao pour la campagne 2020-2021, qui démarre en octobre 2020.
Vers de nouvelles rencontres
La faisabilité de mettre en place un différentiel de 400 dollars la tonne, initiative proposée par la Côte d’Ivoire pendant les négociations et soutenue par le Ghana, semble pourtant utopique avec les cours actuels du marché international. Les deux pays producteurs ont donc promis d’initier de nouvelles rencontres avec les industriels.
« La situation est simple, si vous avez un magasin de vente de piments, et que les prix ne sont pas bons, l’alternative qui vous reste est d’arrêter la vente à perte », a confié à Jeune Afrique Yves Brahima Koné.
De longues discussions
La journée avait pourtant bien débuté à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’ivoire, où les deux leaders mondiaux du cacao ont présenté via une démonstration powerpoint le mécanisme de prix plancher prévu pour la campagne 2020-2021. Les discussions ont été houleuses et parfois bon enfant. En bloc, les industriels ont estimé que seul le marché pouvait déterminer un prix.
Le plus important, c’est qu’ils aient compris ce que nous voulons faire
« Ce sont les pays producteurs qui doivent contrôler leurs récoltes et mettre en œuvre des stratégies pour impacter positivement et durablement les cours. On ne peut pas imposer un prix plancher garanti », a confié sous anonymat un industriel participant à la réunion. « L’industrie du cacao n’est pas d’accord avec nous sur le prix plancher. Le plus important, c’est qu’ils aient compris ce que nous voulons faire. Nous cherchons à fixer un prix pour nos planteurs », a expliqué Joseph Aidoo, le patron du Cocobod.
La Côte d’Ivoire et le Ghana approvisionnent le commerce international du cacao avec plus de 3 millions de tonnes, soit environ 60% de la production mondiale.
JEUNE AFRIQUE