Les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2019 reprennent ces 8 et 9 septembre 2018, après quinze mois d’interruption. Le paysage du football africain a beaucoup évolué entre le début des qualifications et cette deuxième journée de la phase de groupes. Explications.
Les fans de football africain ont sans doute trouvé le temps long en 2018. Bien sûr, il y a eu le Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2018 au Maroc) – une compétition réservée aux joueurs restés sur le continent – et la Coupe du monde (Mondial 2018 en Russie), organisés cette année. Mais la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019 au Cameroun) reste l’événement sportif majeur pour nombre d’amateurs de ballon rond.
Les éliminatoires de la CAN 2019 avaient débuté avec le tour préliminaire en mars 2017, puis la première journée de la phase de groupes en juin 2017. Et revoilà donc la suite des qualifications, ces 8 et 9 septembre 2018, après quinze mois d’interruption. Et ce, avec des changements de règles à la clé…
Des changements de règles
En juillet 2017, la Confédération africaine de football (CAF) a en effet décidé d’augmenter le nombre d’équipes participantes à la phase finale, histoire de donner encore plus d’allure à sa poule aux œufs d’or. Résultat : ce sont dorénavant 24 équipes, contre 16 auparavant, qui disputeront le tournoi, en juin prochain.
Conséquence, huit pays supplémentaires se qualifieront pour l’édition 2019, à l’issue des six journées d’éliminatoires : les équipes classées premières de chacun des douze groupes ainsi que les onze meilleurs deuxièmes, grosso modo.
Une seule exception à cela : le groupe B, dans lequel évolue les Camerounais , qualifiés d’office pour cette Coupe d’Afrique qu’ils sont censés organiser. « Censés », car la CAF devrait déterminer fin septembre à Charm el Cheikh, en marge d’une Assemblée générale extraordinaire, si le Cameroun est bel et bien capable de répondre au nouveau cahier des charges de la CAN.
Les anciens vainqueurs dans la tourmente
En quinze mois, le paysage footballistique africain a par ailleurs eu le temps d’évoluer. Les meilleures nations du continent sont ainsi dans la tourmente. L’Egypte, sept fois sacrée, est en conflit avec son joueur-vedette, Mohamed Salah. Le Ghana, quadruple vainqueur, suite à un scandale de corruption présumée, a été placé sous tutelle par la FIFA, avec un Comité de normalisation. Le Nigeria, triple champion d’Afrique, n’en est pas passé loin et doit également géré des sempiternelles querelles politiques ainsi qu’une affaire de corruption. La Côte d’Ivoire, deux fois gagnante, fait face à des querelles internes…
Le Cameroun, tenant du titre et qui compte cinq couronnes, n’est pas davantage épargné, depuis la mise en place d’un Comité de normalisation à la tête de la fédération locale de football. Les « Lions Indomptables » espèrent toutefois enrayer cette spirale négative grâce à la nomination d’un nouvel entraîneur, Clarence Seedorf.
Changements de visages
Le Néerlandais est loin d’être le seul nouveau sélectionneur sur le continent. Djamel Belmadi a pris les rênes de la sélection algérienne après le passage tumultueux de Rabah Madjer ; le Français Michel Dussuyer est retourné au Bénin ; la Côte d’Ivoire a décidé de faire confiance à Ibrahima Kamara ; Faouzi Benzarti a retrouvé le banc tunisien ; le Mexicain Javier Aguirre a débarqué en Egypte…
Bref, ces quinze mois d’intervalles auront peut-être rebattu les cartes dans la perspective de la CAN 2019. Les éliminatoires vont en tout cas s’accélérer durant le dernier trimestre 2018, avec les troisième et quatrième journées prévues en octobre, ainsi que la cinquième en novembre. Ils s’achèveront en mars prochain, avec la sixième.
[1] Si le Cameroun finit premier du groupe B, le deuxième sera automatiquement qualifié pour la CAN 2019. Si les Camerounais terminent deuxièmes, les premiers du groupe B disputeront la phase finale. Si les « Lions Indomptables » terminent troisièmes ou quatrièmes, les premiers seront qualifiés et les deuxièmes en lice pour une des places de meilleurs seconds des éliminatoires.
RFI