Le Maouloud, qui correspond à la naissance du prophète, est commémoré chaque année par les fidèles musulmans. A l’occasion de cette célébration, nous avons rencontré Halidou Ilboudo, administrateur du Centre culturel islamique du Burkina, et aussi imam pour le Cercle d’études, de recherches et de formation islamique (Cerfi) pour connaître le sens de cette célébration.
Les Echos du Faso: Qu’est-ce que le Maouloud?
Imam Halidou Ilboudo: Le Maouloud c’est la commémoration de la naissance du prophète. C’est une célébration qui a lieu le 12 du mois «Rabi Al Awal», qui est vu comme le mois de la naissance du prophète. C’est une occasion pour les musulmans de se rappeler l’histoire du prophète, d’enseigner sa tradition, la sunna, et de se rassembler autour des grands idéaux de l’islam.
Quel est le sens du Maouloud?
Le sens pour nous, c’est un souvenir, parce que le prophète est le modèle identificatoire de tout musulman. Le musulman doit, dans son comportement de tous les jours, respecter ce que le prophète a dit, ce qu’il a fait. Le Maouloud pour nous, c’est une façon de louer Allah, du fait qu’il nous a donné un prophète et aussi du fait qu’il a envoyé l’islam comme dernière version de sa volonté sur la terre. C’est pour nous un moment de reconnaissance, de souvenir. Ce n’est pas une fête à proprement parler, parce que les fêtes en islam sont au nombre de deux: la fête de Ramadan et celle de Tabaski où il y a des célébrations particulières.
Que doit-on faire pendant la nuit du Maouloud?
Le Maouloud n’est pas une fête légiférée comme les deux autres que sont la Tabaski et le Ramadan. De ce point de vue, il n’y a pas un contenu défini où les gens doivent respecter des prescriptions. C’est à chaque communauté de s’organiser par des conférences, des prières, des séances de lecture du coran. On essaye de meubler la nuit par tout acte de bien que ça soit dans le sens spirituel ou social. Il y a des gens qui vont préparer à manger, comme d’autres vont rendre visite à leurs parents, où se retrouver à la mosquée pour la veillée. Au cours de cette veillée, il y a des prêches qui sont faits sur la vie du prophète, des rappels sur les hadiths (tout ce qui est attribué au prophète comme parole, acte ou approbation), mais aussi des séances de zikhr, c’est-à-dire le fait de louer Allah. Mais le contenu est libre et c’est à chaque communauté de s’organiser.
Que recommandez-vous aux fidèles musulmans?
Nous recommandons aux fidèles musulmans de retrouver le sens de cet anniversaire. Quand ça arrive, qu’on s’éloigne des célébrations qui ressemblent à du folklore, mais qu’on se recentre sur ce qui est spirituel, ce qui nous rappelle vraiment Dieu, et notre lien avec les hommes. Ils doivent se rassembler autour des activités de prières, de coran et non pas se focaliser sur le côté festif. Il y a des gens qui peuvent rester chez eux pour lire la bibliographie du prophète ou se retrouver entre amis pour réviser le comportement du prophète, ce qu’il représente pour nous sur le plan pratique pour alimenter notre vie de tous les jours.
Que comptez-vous faire pendant cette nuit pour que la paix règne au Burkina Faso?
Cette année est une année où nous célébrons la fin d’une période exceptionnelle dans notre pays. Nous appelons donc les frères musulmans dans les mosquées, les cours des cheiks ou le Maouloud est célébré à faire des prières, des invocations pour eux-mêmes, pour la nation entière, mais aussi pour la sous-région et le monde entier. Parce que si on regarde la carte de notre sous-région, nous avons beaucoup de pays qui sont en difficulté où les musulmans vivent des situations difficiles avec les autres… C’est le moment de prier et de demander l’assistance de Dieu pour le bien vivre ensemble dans le pays.
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