Ces mosquées donnent une reconnaissance internationale à la Côte d’Ivoire

 

Fernand Sékongo conseillé technique, spécialiste du patrimoine culturel au ministère de la culture, de arts et des spectacles.

Après la ville de Grand Bassam, la Côte d’ivoire vient de faire entrer les mosquées du Nord de type soudanais au patrimoine culturel de l’UNESCO. Quel est l’intérêt pour la Côte d’ivoire ? Interview accordé à Fernand SEKONGO Spécialiste du patrimoine culturel et des arts et des spectacles et conseiller technique du ministre de la Culture nous situe.
Qu’est-ce que le patrimoine de l’Unesco et qu’est-ce que ça signifie d’y être inscris ?
C’est un label que l’Unesco a mis en place pour promouvoir les sites culturels et naturels d’une certaine importance qui va au-delà des frontières nationales. Donc il a été indiqué que les mosquées de style soudanais méritaient effectivement cette reconnaissance internationale. Du coup ces mosquées changent complètement de statuts et deviennent patrimoine commun de l’UNESCO, c’est un aspect important de l’identité culturelle de la Côte ‘d’ivoire et qui transcende les frontières nationales.
Pourquoi dit-on mosquée de style soudanais ?
Alors la mosquée do style soudanais disons c’est un style qui a été forger du 14ème siècle dans l’empire du Mali. Le Massa Kanga Moussa au retour de son pèlerinage qui a duré huit (08) mois, est revenu avec un architecte qui a lancé les premières constructions dans cette partie de l’Afrique. C’est à partir du 16ème siècle que ce modèle d’architecture c’est-à-dire le banco (la terre argileuse) c’est ce style qui a commencé plus au sud dans les savanes ivoiriennes. C’est ainsi que ce style a été appelé mosquée de style soudanais.
Alors cette inscription au patrimoine de l’Unesco comment elle s’est faite, décrivez-nous cheminement ?
Alors le cheminement est prescription de l’Unesco, lorsqu’un pays veut participer à cette reconnaissance internationale de l’un de ces biens culturels ou naturels il faut d’abord adhérer à la convention. C’est une convention née en 1972 que (‘Unesco a mis en place, il faut y adhérer puis justifier de reconnaissance d’instrument indispensable à la sauvegarde et à la mise en valeur de ces biens. La Côte d’ivoire justifie de tous ces prescriptions-là. Nous avons un ministère qui s’occupe du patrimoine de façon principale, nous avons les institutions misent en place, je parle de l’OPEC que l’Etat a mis en place et nous avons bien évidemment d’autre institutions. Alors une fois que tous cela est fait. Il faut remplir un formulaire que l’Unesco a mis en place. Faire des recherches sur le bien concerné, ensuite faire un dossier suivant le format prescrit par l’Unesco, il faut analyser faire les enquêtes sur le terrain etc.… puis attendre que le conseil international des monuments et des sites qui va analyser, vérifier et valider.
Inscrit désormais dans le patrimoine de l’Unesco qu’est-ce que cela apporte à la Côte d’Ivoire ?
D’abord la reconnaissance internationale, c’est extrêmement important qu’on revendique un ou deux biens inscrits sur cette liste internationale. Les pays du monde entier se battent pour être sur cette liste qui apporte la reconnaissance internationale, un label qui est montré fièrement que ce pays bénéficie d’un patrimoine. N’oublions pas que tous ces biens que cela soit naturels ou culturels sont très recherchés par le tourisme international. Il faut dire qu’il y’a d’énormes avantages. La Côte d’ivoire comporte cinq (05) inscris dans le patrimoine de l’Unesco dont deux sites culturels et trois sites naturels. Parmi les trois sites naturels inscris la renverse naturelle du mont Nimba qui est malheureusement aujourd‘hui site à péril. Pourquoi ? C’est un site frontalier, notamment entre la Côte d’ivoire et la Guinée, c’est le côté de la Guinée qui est fortement dégradé par des activités. Notamment la recherche de minerai, la dégradation est de toute sorte et c’est à caisse de cette dégradation-là que l’Unesco ne l’a inscrit sur la liste de patrimoine en péril. S’il n’y pas des actions vigoureuses pour enrayer lis facteurs de dégradation et bien effectivement au bout, elle sera en péril, je pense que la Côte d’ivoire et la Guinée se parlent, comme je l’avais dit, le patrimoine naturel est du ressort de l’OIPR (Office ivoirien des parcs et réserve.)

On a Grand-Bassam qui est inscrite sur la liste des patrimoines de l’Unesco depuis 2012, qu’est-ce qu’on y a gagné concrètement ?

D’abord l’inscription est déjà un avantage important. Maintenant ce qui a été le problème c’est M niveau du disfonctionnement Qui n’a pas permis à l’équipe opérationnelle de mettre en œuvre plan de gestion qui était prévu et validé par l’Unesco. Avec l’arrivée de madame la ministre de la Cut ture et des arts et des spectacles, nous avons une ferme assurance que désormais tous ce qui doit va être fait. Les prochains sites qui pourraient être inscris sur le patrimoine de l’Unesco sont : Sur notre liste préliminaire, il y a : le parc archéologique de Awakro dans le département de Tiassalé, le parc national des îles Ehotilé donc ce sont ces deux sites qui sont déjà pré positionner pour tj£ prochains dossiers.

 

 

Propos recueillis par Mam OUATTARA (Stagiaire)
Le matin N°612 du lundi 16 août 2021, Page 11