A l’approche du nouvel an chinois, la Chine recourt de façon croissante aux dépistages Covid-19 rectaux pour tester les sujets à risque et les voyageurs arrivant de l’étranger. La méthode est plus fiable selon les chercheurs, mais elle est critiquée par des internautes. Si le pays a largement endigué l’épidémie de coronavirus depuis le printemps 2020 grâce à de strictes restrictions, de petits foyers localisés ont éclaté ces dernières semaines. Ils ont poussé les autorités sanitaires à réaliser des dépistages PCR massifs et rapides de dizaines de milliers d’habitants.
Les prélèvements sont effectués en général par frottis dans le nez ou la gorge. Selon la télévision publique CCTV, les résidents de plusieurs quartiers de Pékin ont été récemment soumis à un écouvillonnage rectal. La mesure est également imposée aux personnes en quarantaine obligatoire dans les hôtels, notamment les voyageurs en provenance de l’étranger.
Le virus reste plus longtemps dans l’anus que dans le nez
Le dépistage rectal consiste à insérer dans l’anus un coton-tige imbibé de solution saline d’environ deux à trois centimètres, explique le site américain Bloomberg. Cette méthode « permet d’augmenter le taux de détection des personnes infectées » car le coronavirus reste présent plus longtemps dans l’anus que dans les voies respiratoires, a indiqué à CCTV le médecin Li Tongzeng, de l’hôpital You’an de Pékin. « Le dépistage rectal permet d’augmenter le taux de détection des personnes infectées, notamment par les nouveaux variants », a précisé Li Tingzeng, ce vendredi à France info.
Sur internet, les réactions oscillent mercredi entre l’effroi et la dérision. « Soulagé d’être déjà rentré en Chine ! », écrit un utilisateur du réseau social Weibo. « C’est pas trop douloureux mais certainement super humiliant », estime un autre.
Une méthode jugée « humiliante » par certains internautes
D’aucuns ayant déjà dû subir l’écouvillonnage rectal s’en remettent à l’humour. « J’ai fait deux dépistages anaux. Dans la foulée, on m’a aussi prélevé un échantillon dans la gorge. A chaque fois, j’avais peur que l’infirmière oublie de changer d’écouvillon entre les deux », plaisante un utilisateur de Weibo. CCTV a précisé dimanche que les tests rectaux n’avaient pas vocation à être généralisés car ils ne sont « pas assez pratiques ».
Avec une épidémie de Covid-19 qui fait encore rage dans de nombreuses régions du monde, la Chine, qui limite déjà fortement les arrivées internationales depuis mars 2020, a renforcé ces derniers mois les restrictions.
Toutes les personnes désirant se rendre dans le pays doivent présenter avant l’embarquement deux tests Covid-19 négatifs (PCR et sérologique) et effectuer à leur arrivée et à leurs frais une quarantaine d’au moins 14 jours dans un hôtel – voire souvent plus.