C’était un secret de polichinelle, c’est désormais public. Guillaume Soro est candidat à la présidentielle ivoirienne de 2020. L’ancien président de l’Assemblée nationale, devenu opposant au régime d’Alassane Ouattara, l’a annoncé lors d’une réunion avec des sympathisants de la diaspora à Valence, en Espagne, samedi.
À Valence, en Espagne, samedi, devant ses sympathisants de la diaspora, Guillaume Soro met fin à un faux suspense qu’il maintenait depuis des mois. « Il y a des partis politiques qui sont pro-Soro, qui m’ont déjà choisi pour être leur candidat. Donc, je serais candidat. Maintenant, si je gagne au premier tour, honnêtement, je serais content. Mais s’il y a un deuxième tour, celui d’entre nous qui aura le plus de points, il aura le soutien des autres. »
Lors de cette réunion retransmise sur les réseaux sociaux, Guillaume Soro affirme que des hommes se présentant comme des policiers d’Interpol Espagne ont fait une descente nocturne dans son hôtel de Barcelone en début de semaine dernière, pour tenter de l’interpeller. Ils seraient repartis après de longues discussions et son refus de les suivre.
« Parce que je ne veux pas militer au RHDP… »
Guillaume Soro, à l’étranger depuis plusieurs mois, accuse le pouvoir ivoirien d’avoir monté cette opération destinée, selon lui, à « l’humilier » et de multiplier les tracasseries, comme avoir fait annuler un visa pour les États-Unis ou tarder à lui délivrer un nouveau passeport.
« Mais pourquoi tant de haine ? J’ai fait quoi ? Simplement parce que je ne veux pas militer au RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix). D’ordinaire, les pays se battent pour aller chercher leurs ressortissants dans les autres pays. Mais moi, c’est mon pays qui se bat pour que tous les pays m’arrêtent. »
Stratégie de victimisation, buzz de campagne électorale ou véritable harcèlement politique, l’ancien Premier ministre assure, lui, qu’il portera plainte. À Abidjan, une source proche du pouvoir dément tout lien du gouvernement ivoirien avec cette affaire. « Je suis catégorique : ça ne vient pas de chez nous. Nous n’avons pas saisi Interpol », commente une autre source sécuritaire de premier plan.
rfi