Le secrétaire d’État ivoirien chargé du Budget, Moussa Sanogo, a dévoilé le 26 septembre en conseil des ministres la teneur du projet de budget 2019 de l’État.
Pour 2019, ce budget est estimé à 7 334,3 milliards de francs CFA (11,18 milliards d’euros), soit une hausse de 8,6 % par rapport à celui de l’année 2018 qui s’établissait 6 723,5 de F CFA.
Cette progression de 578,1 milliards de F CFA serait en phase avec les ambitions du gouvernement concernant le Programme national de développement (PND) 2016-2020 toujours en chantier. Les prévisions fiscales se chiffrent à 3 649 milliards de F CFA. Le gouvernement prévoit aussi de mobiliser 1 329 milliards de F CFA sur les marchés de capitaux, sans préciser s’il aura recours en 2019 à un eurobond comme en 2018.
Bases optimistes
La Côte d’Ivoire attend également des appuis budgétaires extérieurs, des dons et des emprunts pour boucler le budget. « Le respect de la discipline budgétaire sera de rigueur » a confié Sidi Touré, le ministre de la Communication et des Médias porte-parole du gouvernement. L’État ivoirien – qui est encore sous programme avec le Fonds monétaire international (FMI) dont une mission se déroule actuellement à Abidjan – s’est engagé sur un déficit de 3 % en 2019, tandis que la prévision de déficit pour 2018 est de 3,7 %.
Le projet de budget 2019 qui sera présenté aux parlementaires avant la fin de l’année s’inscrit dans un contexte de frémissement économique. Plusieurs filières agricoles comme le cacao, l’hévéa ou la noix de cajou – des matières premières dont dépend en grande partie le budget de l’État – traversent une crise conjoncturelle sans précédent.
Le secteur bancaire, premier preneur des bonds et obligations du Trésor, subit un séisme après la mise en liquidation du groupe Saf Cacao par la justice ivoirienne. « Le budget de l’État est fait sur des bases optimistes, mais des facteurs déterminants comme la gestion de la créance totale de Saf Cacao sur le secteur impacteront fortement la situation économique en 2019. Le marché financier n’a pas une grande profondeur pour couvrir une telle crise », explique un patron d’une grande banque qui a requis l’anonymat.
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